Arrondissement Ville-Marie - Tremblay promet des logements abordables... pour plus tard
Le conseil d'arrondissement de Ville-Marie donnera son feu vert à la construction de trois mégaprojets immobiliers au centre-ville, en dépit du fait qu'ils ne font aucune place au logement social ni au logement abordable, a tranché le maire Gérald Tremblay.
«Dans un contexte économique et financier qui est difficile», la Ville de Montréal n'a pas les moyens de lever le nez sur un investissement de 580 millions de dollars, ainsi que sur «les taxes foncières additionnelles pour l'arrondissement et pour la ville centre» que paieront les futurs occupants des 1600 unités de logement, a souligné le maire de Montréal, hier soir, lors de la séance du conseil d'arrondissement de Ville-Marie.M. Tremblay, qui estime qu'«il y a des projets qui sont plus aptes [au logement abordable et social] et qui compensent pour d'autres projets où il n'y en a pas», a toutefois promis de «faire tout ce qui est humainement possible» pour arracher un montant compensatoire des mains des trois promoteurs derrière les projets immobiliers.
Fonds de compensation
D'ailleurs, le maire s'est dit favorable à la création d'un «fonds de compensation» réservé à l'aménagement de logements sociaux et abordables garni par les promoteurs qui s'entêtent à ne pas intégrer des unités de logement à moindre coût dans leurs projets immobiliers.
L'administration Tremblay compte aussi faire pression sur le gouvernement du Québec afin qu'il profite de la refonte de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme pour «donner aux villes le pouvoir de définir des cibles et des paramètres pour l'inclusion de logements sociaux et abordables dans les projets résidentiels».
«On va mettre en place des règles du jeu qui vont être claires», a assuré Gérald Tremblay.
Au moment de mettre sous presse, le conseil d'arrondissement s'apprêtait à adopter, en deuxième lecture, trois résolutions ouvrant la voie à la construction des bâtiments dans le district Peter-McGill; la Place University-St-Jacques, la Tour (de 61 étages) Avenue des Canadiens et la Tour Union.
La chef de l'opposition officielle de la Ville de Montréal, Louise Harel, a réitéré hier soir son opposition à la décision de dispenser les trois promoteurs immobiliers d'inclure des logements sociaux et abordables dans leurs projets. «C'est tout l'enjeu du centre-ville habité!»
Mme Harel a exhorté M. Tremblay à astreindre tous les promoteurs de projets immobiliers de 200 unités et plus à La Stratégie d'inclusion de logements abordable dans les nouveaux projets résidentiels, qui est actuellement appliquée sur une base volontaire. «In situ, comme on dit, c'est-à-dire sur place ou par une compensation foncière ou financière», a-t-elle précisé. La Stratégie d'inclusion, adoptée en 2005, propose que tout nouveau projet résidentiel de plus de 200 unités de logements comporte 15 % de logements sociaux et 15 % de logements abordables.