L'«affaire Bergeron» a semé le doute chez les citoyens, croit Johanne Savard

Même si elle ne croit pas avoir fait l'objet d'espionnage de la part de la Ville de Montréal, l'ombudsman Johanne Savard estime que l'affaire entourant le vérificateur général Jacques Bergeron a semé le doute chez les citoyens et les employés concernant la confidentialité de leurs communications avec son bureau.

Lorsqu'elle a appris que les courriels du vérificateur général de la Ville avaient été interceptés par l'ex-contrôleur général, Johanne Savard a craint d'avoir subi le même sort.

«Nous avons fait des vérifications, mais nous n'avons aucun indice qui pourrait nous laisser croire qu'on aurait fait l'objet d'enquête ou d'interception de nos documents confidentiels, a-t-elle expliqué hier lors de la présentation de son rapport annuel. Cet incident est malheureux parce que ça vient porter atteinte à la confiance qui repose sur le fait qu'on est indépendants et confidentiels.»

Reste que malgré ces histoires d'espionnage et les allégations de corruption qui ont ébranlé l'Hôtel de Ville au cours des derniers mois, les citoyens devraient toujours accorder leur confiance à la Ville de Montréal et ses employés, croit-elle: «Est-ce qu'il y a place à amélioration? Certainement. Mais moi, ce que je vois au quotidien en général, ce sont des gens compétents, qui travaillent fort et qui sont dévoués.»

L'ombudsman a fait ces commentaires hier à l'occasion du bilan annuel de ses activités. En 2010, le bureau de Johanne Savard a traité 1444 plaintes provenant de citoyens insatisfaits des services de la Ville. Parmi les sujets de plaintes les plus fréquents: les logements sociaux, le fonctionnement de la Cour municipale, les comportements des employés et le stationnement.

Les arrondissements où les plaintes ont été les plus nombreuses sont, dans l'ordre, le Plateau-Mont-Royal, Ville-Marie et Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. «Il ne faudrait pas conclure que la gestion de ces arrondissements n'est pas bonne, insiste Mme Savard. Il s'agit plutôt d'arrondissements où la densité de population est extrêmement forte et où la cohabitation entre le résidentiel, l'industriel et le commercial est difficile à gérer.»

Au cours de l'année 2010, le bureau de l'Ombudsman a notamment dû régler des dossiers liés à des comptes de taxes jugés trop élevés, à des iniquités concernant la cession de ruelles et à la collecte nocturne de déchets qui gâchait le sommeil de résidants de Ville-Marie.

Johanne Savard, dont le poste a été créé en 2003, a récemment vu son mandat renouvelé pour quatre ans.

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