La SHDM nage dans les surplus

Après avoir beaucoup fait parler d'elle à cause de la gestion douteuse de son ancien dirigeant, la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM) nage maintenant dans les surplus. En 2010, la SHDM a enregistré un excédent de 12 millions, la meilleure performance de son histoire.

À la suite du scandale entourant le Faubourg Contrecoeur, les nouveaux dirigeants de la SHDM avaient instauré, en 2009, de nouvelles règles dans la gestion du programme Accès condos. Puis, en juin 2010, la SHDM est redevenue une société paramunicipale.

Le surplus de 12 millions est attribuable à une «gestion serrée des dépenses», soutient Guy Hébert, le directeur général de la SHDM. «On est partis de loin. En 2001, la Société avait besoin de 8 millions d'entrée de fonds pour fonctionner», a-t-il rappelé hier lors d'une présentation des orientations stratégiques de la SHDM.

Des projets

En 2011, la SHDM mettra en marché 812 nouvelles unités de condos. À plus long terme, elle projette de construire une tour à bureaux d'une vingtaine d'étages sur l'îlot Balmoral, dans le Quartier des spectacles. La Ville de Montréal lui a toutefois imposé certaines contraintes, dont celle de réserver 30 % de la surface de l'immeuble à un organisme culturel et d'aménager des toilettes publiques pour les festivaliers qui fréquentent la place des Festivals. La Société travaille aussi sur un projet résidentiel sur le site de l'édicule du métro Frontenac dans le cadre d'un plus vaste plan de revitalisation du secteur.

La SHDM entend également mettre l'accent sur la construction d'unités locatives. Le président du conseil d'administration de la Société, Jean-Claude Cyr, a évoqué hier la possibilité que la SHDM vende une partie de ses immeubles locatifs, totalisant 4300 unités, de manière à lancer de nouveaux projets grâce au capital récupéré. «On veut répondre à des besoins de logements locatifs abordables parce qu'on sait qu'il y a une pénurie et que le marché ne la comble pas», a indiqué M. Cyr.

Même si la SHDM semble avoir été remise sur les rails, son passé pourrait revenir la hanter puisque l'enquête de la Sûreté du Québec sur la société paramunicipale est toujours en cours. «On a donné 110 % de collaboration, a précisé Guy Hébert. On a passé des centaines d'heures à leur donner des informations [...]. Mais on a encore des appels téléphoniques de ces gens-là.»

La SHDM n'a pas encore réglé le litige qui l'oppose à Construction F. Catania dans le dossier du Faubourg Contrecoeur. Rappelons que la SHDM s'est adressée à la Cour supérieure pour forcer l'entreprise à fournir les pièces justificatives des coûts de décontamination du terrain.

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