Bixi: la pub qui dérange... dérange

Une publicité vandalisée orne la roue arrière d’un vélo Bixi.
Photo: - Le Devoir Une publicité vandalisée orne la roue arrière d’un vélo Bixi.

Le vandalisme publicitaire dérange. Le Mouvement Desjardins dit ne pas apprécier l'altération de ses publicités actuellement exposées sur les vélos en libre-service de Montréal Bixi. Cette remise en question sauvage de la décision de Bixi de transformer ses vélos en supports publicitaires donne en effet «des maux de tête» à l'institution financière, qui reconnaît aujourd'hui qu'elle aurait pu afficher son partenariat avec Bixi «de manière un peu plus délicate».

«Nous préférerions que notre image soit respectée, a indiqué au Devoir Francine Blackburn, porte-parole, mais nous ne pouvons pas empêcher les gens de s'exprimer, même s'ils s'expriment mal.»

Depuis quelques semaines, les Bixi sont l'objet d'attaques à la peinture, au ruban adhésif ou à l'autocollant visant à masquer ou à corrompre les publicités présentées sur les garde-boue des vélos pour la première fois cette année. Rio Tinto Alcan, Desjardins et Telus, les principaux partenaires de Bixi, profitent de ces espaces pour mettre en relief leur soutien à ce mode de transport écologique.

L'intrusion de la pub sur les Bixi semble soulever l'ire de quelques Montréalais qui ont décidé d'en faire part aux annonceurs et au gestionnaire des vélos en libre-service. Cette semaine, dans certains stationnements du centre-ville, près de 8 vélos sur 10 avaient été vandalisés.

«Cela reste un phénomène marginal», a indiqué Michel Philibert, porte-parole de la société de gestion des Bixi, qui rappelle que l'apparition de la publicité sur les vélos vise à financer ce service et permettre aux usagers d'y accéder à un prix abordable. «C'est une minorité qui conteste. Nous allons nettoyer et remplacer les publicités vandalisées, tout en déplorant ces gestes.»

En réponse à un usager déplorant la prolifération de publicité sur les Bixi, Desjardins souligne avoir répondu favorablement à l'appel du gestionnaire du service de s'afficher sur les vélos puisque cela «entre dans [le] cadre de [sa] politique de développement durable», peut-on lire dans un courriel dont Le Devoir a pris connaissance. L'institution dit aussi être «ouverte à l'idée de discuter avec les représentants de Bixi afin de trouver d'autres façons de les soutenir». «Nous aurions pu nous montrer sur les vélos de façon un peu plus discrète», reconnaît aujourd'hui Mme Blackburn.

Près de 5000 vélos en libre-service sont en circulation dans les rues de Montréal. Bixi reconnaît que le vandalisme représente des «coûts d'entretien» supplémentaires, mais refuse de les chiffrer. Ces partenariats publicitaires rapportent un peu moins de 2 millions de dollars à Bixi. Telus et Rio Tinto Alcan n'ont pas donné suite à nos appels.

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