Projet Montréal salue la gestion décentralisée des parcomètres

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a couvert le maire de fleurs hier pour avoir donné le feu vert au transfert de la gestion et des recettes des parcomètres aux arrondissements. Le problème: l'attaché de presse de Gérald Tremblay refusait toujours de confirmer si son patron avait donné son aval à cette mesure à saveur décentralisatrice.
Darren Becker a toutefois mentionné qu'il s'agissait d'une option qui est encore «sur la table». «La décision finale sera connue lors de la présentation du budget fin novembre, début décembre», s'est-il contenté d'affirmer.Les arrondissements seront chargés de la gestion des parcomètres, à en croire une lettre transmise, fin septembre, aux arrondissements par le directeur des finances de la Ville de Montréal, Robert Lamontagne.
Les arrondissements toucheraient des revenus supplémentaires seulement s'ils augmentent les tarifs de stationnement, car l'équivalent des revenus engrangés avec les parcomètres — environ 50 millions de dollars annuellement — sera déduit de la dotation qu'ils recevront en 2011. La ville centre renoncerait quant à elle à profiter de toute hausse des tarifs de stationnement.
«C'est une immense nouvelle. Sur le Plateau, ça représente des millions de dollars. [...] Ça représente aussi des millions de dollars à tout arrondissement qui voudrait augmenter pour une raison ou pour une autre ses revenus de stationnement», s'est réjoui le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez.
Les élus du Plateau-Mont-Royal, tous de Projet Montréal, auront ainsi les coudées franches pour mettre en oeuvre le Plan de stationnement qu'ils feront connaître d'ici 30 jours.
Si M. Ferrandez s'est fait avare de paroles, hier, sur une éventuelle augmentation du nombre de parcomètres ou des tarifs de ceux existants, Richard Bergeron, qui est conseiller municipal du district de Jeanne-Mance, a été plus loquace: «Est-ce qu'on va générer du nouvel argent avec le stationnement? La réponse est oui», a-t-il déclaré.
L'arrondissement dissuadera «tous ces gens» qui habitent en périphérie et «qui viennent stationner leur voiture autour d'une station de métro», puis continuent leur route vers le centre-ville. En contrepartie, M. Bergeron veut «protéger les résidants et les commerçants du Plateau».
Sous-financement des arrondissements
La chef de l'opposition officielle, Louise Harel, a fait valoir qu'il ne s'agit pas d'un «problème de décentralisation, mais de dotation». «Les arrondissements, surtout de l'ancienne ville, sont sous budgétés pour les services qu'ils ont à rendre à leurs citoyens, à leurs visiteurs et ceux qui y transitent», a-t-elle fait valoir.
Les arrondissements n'ont qu'à revoir les zones réservées aux résidants qui détiennent une vignette s'ils souhaitent leur faire plus de places, a poursuivi la chef de Vision Montréal.
L'administration Tremblay aurait trouvé «un expédient, plutôt qu'une solution», selon elle.
D'autre part, la ville centre transférera aux arrondissements les recettes découlant des contraventions distribuées à l'occasion des opérations de remorquage, ce qui fera fondre les frais de remorquage assumés par l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal de 500 000 $ à 245 000 $. «C'est un gain net pour les arrondissements. Dans le passé, lorsqu'il y avait le remorquage d'une voiture, c'est l'arrondissement qui payait le remorquage, [alors que] le revenu de la contravention s'en allait à la ville centre», a dit M. Ferrandez.