Tremblay met la hache dans le budget de la Ville

Gérald Tremblay entend limiter à 2,5 % les hausses de taxes qui seront imposées aux Montréalais en 2011. Mais pour y arriver, son administration devra trouver le moyen d'effectuer des compressions de 250 millions dans l'appareil municipal au cours des deux prochaines années. C'est la mission que le maire a confiée au directeur général de la Ville, Louis Roquet, qui dispose de trois semaines pour mettre au point une stratégie.
Aux prises avec un déficit important en 2011, la Ville souhaite procéder à une vaste réorganisation de ses services administratifs afin d'assainir ses finances publiques. À titre d'exemple, elle songe à regrouper les services d'approvisionnement de la ville centre et des 19 arrondissements, ainsi que ceux des ressources humaines et des communications, afin de réduire ses dépenses.Des économies pourraient également être réalisées grâce à l'abolition de postes. Il ne saurait pour l'instant être question de mises à pied, a pris soin de préciser M. Roquet, qui mise plutôt sur les départs à la retraite d'employés qui touchent chaque année 3 % des effectifs. Des arrondissements pourraient également convenir d'ententes pour partager des cours de voirie, comme l'ont fait Ville-Marie et Outremont, ou des services de déneigement, par exemple. «Tout est sur la table», a dit le maire.
L'administration entreprend ce ménage en raison du déficit de 400 millions appréhendé pour 2011. Au printemps, le maire avait imposé à l'ensemble des services de la Ville et aux arrondissements des compressions budgétaires de 50 millions pour 2010 et annoncé un gel budgétaire pour 2011, ce qui se traduira par des économies de 100 millions. Mais pour équilibrer son budget, l'administration doit poursuivre le régime minceur et sabrer 250 millions supplémentaires au cours des deux prochaines années, à raison de 125 millions par an.
Cet exercice survient à quelques semaines du dépôt du budget 2011 et fait suite aux travaux menés par la commission des finances qui, au printemps dernier, avait passé en revue tous les services de la Ville dans l'espoir de trouver des mesures susceptibles de combler le gouffre financier.
Peine perdue. Les membres de la commission, qui regroupe des élus des trois partis à l'Hôtel de Ville et des villes liées, s'en sont plutôt tenu à quelques grands principes. Ils ont tout de même recommandé que les inévitables hausses de taxes se limitent au taux d'inflation, soit environ 2,5 %.
Le parti de Louise Harel entend apporter sa collaboration aux efforts de l'administration, a indiqué hier le conseiller Pierre Lampron. «Mais, à terme, on pense que ce ne sera pas suffisant pour protéger la capacité de payer des citoyens», a-t-il dit.