La climatisation du métro est un gaspillage énergétique, dit Transport 2000

Richard Bergeron, de Projet Montréal, est revenu à la charge hier pour réclamer de la Société de transport de Montréal qu’elle équipe les nouvelles voitures de métro et les autobus de systèmes de climatisation. Pour la STM, la climatisation du métro entraînerait une augmentation importante de la chaleur dans les stations.
Photo: - Le Devoir Richard Bergeron, de Projet Montréal, est revenu à la charge hier pour réclamer de la Société de transport de Montréal qu’elle équipe les nouvelles voitures de métro et les autobus de systèmes de climatisation. Pour la STM, la climatisation du métro entraînerait une augmentation importante de la chaleur dans les stations.

Le groupe Transport 2000 n'est pas convaincu que la climatisation du métro soit la bonne solution pour améliorer le confort des passagers. L'organisme, qui représente les usagers des transports en commun montréalais, estime que la climatisation entraînerait un «gaspillage énergétique considérable».

«Cette solution est très tentante, reconnaît Normand Parisien, directeur général de Transport 2000. C'est vrai qu'il fait très chaud dans les voitures actuelles, mais avec les nouvelles voitures, on devrait faire des gains importants.»

M. Parisien croit que la chaleur dégagée par les rames climatisées fera en sorte que la température grimpera indûment dans les tunnels et les stations. Il se dit toutefois inquiet quant au confort des usagers dans le contexte de réchauffement climatique.

Mais Projet Montréal ne lâche pas le morceau. Il faisait 34 degrés Celsius dans le métro lundi soir, et l'augmentation prévisible du nombre de jours de canicule dans les prochaines années est de mauvais augure pour l'avenir, estime le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, qui est revenu à la charge hier pour réclamer de la Société de transport de Montréal (STM) qu'elle équipe les nouvelles voitures de métro et les autobus de systèmes de climatisation. «Si on ne le fait pas maintenant, on ne pourra pas le faire avant 2065. On va obliger deux générations à transpirer en commun dans le métro», dit-il.

Projet Montréal juge que les 50 millions requis lors de l'achat des nouvelles voitures, pour lesquelles la STM dépensera 3 milliards, en valent la chandelle. Les coûts d'exploitation s'élèveraient pour leur part à 75 millions sur 40 ans. Par ailleurs, convaincre un automobiliste de renoncer à sa voiture justifierait l'impact écologique de 12 autobus climatisés, estime Projet Montréal.

Mais la STM n'en démord pas. La climatisation du métro entraînerait une augmentation importante de la chaleur dans les stations. La température dans le métro et les autobus arrive d'ailleurs au 12e rang des préoccupations des usagers, a fait valoir le président du conseil d'administration de la STM, Michel Labrecque. «On pense que les nouvelles voitures, qui vont produire moins de chaleur, leur aérodynamisme et la restructuration de notre ventilation vont nous permettre de faire des gains», a-t-il dit.

La STM est toutefois plus ouverte à l'idée de climatiser les autobus et des tests seront menés l'an prochain sur des lignes d'autobus avec arrêts fréquents et sur des circuits express.

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