Réaménagement de l'autoroute Bonaventure
À la lumière des critiques formulées par l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) sur le projet de réaménagement de l'autoroute Bonaventure, la Ville de Montréal renonce en partie au corridor d'autobus dans la rue Dalhousie. Le responsable de l'urbanisme au comité exécutif de la Ville, Richard Bergeron, a fait savoir que l'administration Tremblay entendait examiner d'autres scénarios pour permettre aux autobus provenant de la Rive-Sud d'accéder au centre-ville.
Dans son rapport rendu public hier, l'OCPM suggère à la Société du Havre de Montréal (SHM), maître d'oeuvre du projet, d'abandonner l'idée d'aménager un corridor d'autobus dans l'axe de la rue Dalhousie. Faisant écho aux nombreuses critiques entendues lors des consultations publiques, l'Office estime inapproprié de faire circuler plus de 1500 autobus dans cette rue de petit gabarit. Il recommande plutôt de concentrer les voies de transports en commun dans l'emprise de l'actuelle autoroute Bonaventure et d'étudier la possibilité de faire rouler un système léger sur rails sur le pont Victoria.L'OPCM juge également qu'en plus d'être risqué financièrement, le développement immobilier prévu sur les îlots centraux du futur boulevard laisse présager des problèmes de bruit et de pollution pour ceux qui logeront dans les immeubles enclavés. Les commissaires suggèrent plutôt que les îlots centraux accueillent les voies consacrées au transport en commun.
Modifications
L'administration Tremblay consent à modifier son projet. Hier, Richard Bergeron a indiqué que la Ville écartait désormais la possibilité de créer un corridor exclusif pour autobus dans la rue Dalhousie et qu'elle allait étudier différents scénarios afin de répartir le flot d'autobus entre plusieurs artères, dont la rue Dalhousie. «Le corridor Dalhousie tel qu'il a été conçu est chose du passé, a-t-il expliqué. Il y aura encore des autobus dans le quartier de manière générale d'ici à ce qu'on ait un mode de transport collectif de haut niveau entre le centre-ville et la Rive-Sud.»
Quant aux îlots centraux, M. Bergeron estime qu'il n'y a pas urgence à y construire des immeubles et que la Ville entend dans l'immédiat y aménager des espaces verts. «On verra bien dans 10, 15 ou 20 ce que sera devenue la réflexion sur l'avenir de ces terrains», a-t-il dit.
Bien que plusieurs scénarios aient déjà été étudiés, Jacques Coté, président-directeur général de la SHM, s'est dit disposé à réexaminer différentes options concernant les trajets d'autobus, reconnaissant que le corridor Dalhousie n'était «pas la meilleure des solutions». En janvier dernier, la présidente du conseil d'administration de la SHM, Isabelle Hudon, avait pourtant martelé que le corridor Dalhousie était «indissociable» du projet Bonaventure.
M. Coté émet toutefois des réserves à l'égard des critiques formulées par l'OCPM concernant l'aménagement des îlots centraux. Selon lui, la construction d'immeubles sur ces terrains demeure une option réaliste.
Les travaux de réaménagement de l'autoroute Bonaventure devraient débuter au printemps 2011 et, plus tôt cette semaine, la Ville a embauché l'ancien directeur de l'habitation et du développement urbain à la Ville, Pierre Ouellet, comme directeur de projet, a fait savoir Richard Bergeron.