Pour former son éventuel comité exécutif - Bergeron puiserait du talent chez ses adversaires
Si son équipe est portée au pouvoir dimanche prochain, Richard Bergeron offrira aux représentants des partis adverses la possibilité de siéger à son comité exécutif. Le chef de Projet Montréal a fait cette promesse dans le cadre du débat qui l'opposait hier midi à Gérald Tremblay et Louise Harel devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Richard Bergeron croit qu'il faut revoir le modèle de démocratie de la Ville de Montréal et «mettre à contribution tous les talents disponibles». Dès l'ouverture du débat hier, il a annoncé que s'il était élu à la mairie de Montréal, son comité exécutif serait composé d'une majorité de membres de Projet Montréal, mais qu'il compterait trois ou quatre membres des partis d'opposition.Les deux autres candidats à la mairie ont refusé de s'engager sur cette voie. «Mon équipe est complète et je pense qu'il y a beaucoup de personnes dans mon équipe qui peuvent très bien assumer les responsabilités au sein du comité exécutif», a rétorqué le chef d'Union Montréal Gérald Tremblay.
La chef de Vision Montréal, Louise Harel, a pour sa part joué de prudence. «On va laisser les Montréalais voter dimanche prochain. [...] On verra par la suite à aménager les choses de façon à ce que ce soit représentatif de tous les Montréalais», a-t-elle expliqué.
«Stabilité évolutive»
Invités à débattre des enjeux économiques devant les gens d'affaires de la Chambre de commerce, les trois candidats à la mairie se sont livrés à quelques échanges vigoureux. Parlant de gouvernance, Louise Harel a reproché au maire Tremblay de proposer le statu quo et de ne rien faire pour sortir Montréal du marasme économique. Le maire s'est offusqué de ces propos. Évoquant les grappes industrielles qui l'ont rendu célèbre lorsqu'il était ministre, Gérald Tremblay a répondu le plus sérieusement du monde: «Jamais je ne vais privilégier le statu quo. Je privilégie une stabilité évolutive et dynamique», provoquant des rires dans la salle.
Mme Harel a réitéré son intention, si elle est élue, de soumettre la candidature de Montréal pour l'Exposition universelle de 2020, un projet initié par son ex-bras droit déchu, Benoit Labonté. «Je pense que toutes les grandes villes dynamiques se disputent ces grands événements, qui ont des conséquences extraordinaires sur la revitalisation urbaine», a-t-elle expliqué. Gérald Tremblay a pris soin de rappeler que la fondatrice du Centre canadien d'architecture, Phyllis Lambert, avait récemment qualifié ce projet d'idée du
XIXe siècle et que l'investissement s'avérerait trop considérable. Richard Bergeron en a rajouté, en précisant que Montréal devrait batailler contre dix autres villes: «On a 8 % des chances de décrocher cette exposition universelle. Ce n'est pas un engagement très solide.»
D'entrée de jeu, Richard Bergeron a demandé à l'auditoire de ne pas craindre Projet Montréal. Il a longuement insisté sur l'importance de freiner l'exode des familles vers les banlieues, mais il a dû se défendre contre Gérald Tremblay, qui l'a accusé de vouloir éliminer les voitures dans la métropole et qui a tourné en dérision sa promesse de subventionner les familles qui utilisent des couches lavables. M. Bergeron a fait valoir que ses engagements en matière de transports étaient réalistes et qu'ils contribueraient à donner un nouvel essor à la métropole.