Le PLQ assume ses convictions fédéralistes

« Le Parti libéral du Québec doit retrouver sa capacité à faire évoluer le Canada », a souligné son chef intérimaire, Marc Tanguay, en livrant son bilan de fin de session.
Jacques Boissinot La Presse canadienne « Le Parti libéral du Québec doit retrouver sa capacité à faire évoluer le Canada », a souligné son chef intérimaire, Marc Tanguay, en livrant son bilan de fin de session.

Ce n’est pas parce que certains de ses militants lui ont dit qu’il gagnerait à être plus nationaliste que le Parti libéral du Québec (PLQ) abandonnera ses convictions fédéralistes. La formation politique continuera de vanter l’unité canadienne, en s’inspirant notamment de Jean Charest, a soutenu vendredi le chef intérimaire libéral, Marc Tanguay.

« C’est avec Jean Charest qu’on est allés chercher notre part du butin face à Paul Martin quand on voulait des transferts fédéraux en santé », a souligné l’élu de LaFontaine lors de son bilan de fin de session parlementaire, à l’Assemblée nationale. « Ça, c’est une réussite d’un monsieur Charest […] qui a dit “non, ça ne marchera pas de même” et a mis son pied à terre, tout fédéraliste qu’il était. »

Lors du conseil général du Parti libéral, à la fin du mois de mai, quelques militants avaient reproché au leadership actuel ses appuis frileux au nationalisme québécois. Dans une lettre ouverte publiée dans La Presse, le militant Jérôme Turcotte, ex-président de la commission politique du parti, avait annoncé qu’il rangeait sa carte de membre notamment parce que la formation avait « perdu sa capacité à incarner la québécitude ».

Or, vendredi, lorsqu’interrogée sur les valeurs fondamentales qui animent son parti, l’actuelle coprésidente du comité de relance du PLQ, Madwa-Nika Cadet, en a nommé trois : l’économie, la défense des droits individuels… et le fédéralisme.

« Le Parti libéral du Québec doit retrouver sa capacité à faire évoluer le Canada », a souligné Marc Tanguay.

« Nous, la solution à nos problèmes, ce n’est pas le grand soir de la séparation du Québec, a-t-il enchaîné. C’est au sein de la fédération canadienne, une société québécoise, une nation québécoise qui a eu l’occasion de s’épanouir. Puis ça, il faut retrouver ça. »

« Trouver un nationaliste libéral »

Cette position du PLQ a fait l’objet de quelques railleries du premier ministre François Legault vendredi. Lors des traditionnels voeux de fin de session, au Salon bleu, le chef du gouvernement a souhaité à Marc Tanguay de profiter de l’été pour « trouver au moins un nationaliste libéral quelque part au Québec ».

Puis, une heure plus tard, M. Legault en a rajouté, envoyant une flèche à l’autre coprésident du comité de relance libéral, l’ex-journaliste et sénateur André Pratte. « On continue avec un plan très clair, a dit l’élu caquiste lorsqu’interrogé sur son propre bilan. On n’a pas besoin d’André Pratte pour nous dire où aller. »

Le Parti libéral est sans leader depuis le départ de Dominique Anglade, l’an dernier. Les règles de la course à la chefferie du parti n’arriveront qu’à l’automne, et seule une poignée de députés ont fait part de leur intérêt à se lancer. Interrogé de nouveau sur ses intentions de se lancer, Marc Tanguay a réitéré vendredi qu’il n’y réfléchissait pas.

« Moi, je n’utilise pas la chefferie intérimaire comme un tremplin, a-t-il dit. Quand les règles seront connues, comme je l’ai toujours dit, j’aurai l’occasion de dire si j’y vais ou pas. »

M. Tanguay a soutenu qu’il resterait dans le siège de chef intérimaire « aussi longtemps [qu’il aura] la confiance de [ses] collègues du caucus et la confiance du parti ».

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