Trudeau a «tué» le troisième lien, accuse Poilievre

Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, en conférence de presse mardi
Jacques Boissinot La Presse canadienne Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, en conférence de presse mardi

Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a profité de son passage à Québec pour fustiger Justin Trudeau et le Bloc québécois « wokiste » pour l’abandon du troisième lien autoroutier, accusant l’un et l’autre de mener une « guerre à l’auto » qui a « tué » le tunnel promis puis abandonné par la Coalition avenir Québec (CAQ).

Se présentant comme le disciple du « gros bon sens », le chef de l’opposition fédérale a promis qu’Ottawa recommencerait à « appuyer des infrastructures qui supportent [sic] les autos » sous une gouverne conservatrice.

« Qu’est-ce que [le chef du Bloc québécois, Yves-François] Blanchet et Trudeau pensent que les gens devraient faire dans les banlieues ? Est-ce que les gens vont juste prendre des vélos partout ? Ça n’a pas de bon sens », a affirmé Pierre Poilievre.

Le leader conservateur a pris soin de ne pas écorcher le premier ministre François Legault à quelques heures de sa première rencontre avec lui.

Pour Pierre Poilievre, la volte-face dans le dossier du troisième lien ne jette aucun discrédit sur le chef caquiste : il impute plutôt la débandade du tunnel autoroutier au manque d’enthousiasme manifesté par Ottawa. « C’est Justin Trudeau qui l’a tué. C’est Justin Trudeau qui a dit que les fonds ne seraient pas disponibles. C’était impossible pour le gouvernement du Québec de le bâtir sans l’aide fédérale », a-t-il accusé.

Le premier ministre François Legault a contredit la lecture faite par le chef de l’opposition fédérale. « Pas du tout », a-t-il lâché lors d’une mêlée de presse en amont de sa rencontre avec Pierre Poilievre. Par la voix de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, la CAQ a plutôt expliqué l’abandon du troisième lien par un achalandage entre les deux rives qui ne justifiait plus la construction d’un tunnel réservé aux véhicules. Le gouvernement privilégie toujours un tunnel entre Québec et Lévis, mais dorénavant entièrement consacré au transport collectif.

Tournée éclair au Québec

Le chef conservateur visitait le premier ministre québécois avec l’intention de trouver des affinités plutôt que des points de divergence avec lui.

Refusant de blâmer la CAQ pour le reniement d’une promesse qu’elle a scandée pendant deux élections, Pierre Poilievre a plutôt affirmé que François Legault « est capable de prendre ses propres décisions », tout en le félicitant « d’avoir coupé les impôts » — un répit fiscal qui fait écho à la promesse conservatrice de réduire le fardeau d’imposition fédéral pour que les Québécois puissent ramener un « plus gros chèque de paie à la maison ».

Pierre Poilievre effectuait une visite d’une seule journée au Québec. Il a d’abord fait un saut à l’usine Vachon de Sainte-Marie-de-Beauce, l’ancien fief de Maxime Bernier, à l’époque où il siégeait sur les banquettes conservatrices aux Communes. François Legault le recevait ensuite en après-midi avec l’intention de parler de lithium et des pouvoirs du Québec en matière d’immigration.

L’homme politique fédéral devait terminer sa tournée en compagnie du chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, lors d’un rassemblement partisan en soirée.

Paru le 7 mai, le plus récent sondage Léger sur les intentions de vote des Québécois au fédéral accorde 15 % des suffrages au Parti conservateur du Canada. Le Parti libéral caracole en tête avec 38 % des intentions de vote, suivi de près par le Bloc québécois, à 31 %. Le NPD est en quatrième position, avec 9 % des voix.

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