Guilbeault annonce 275 000 arbres et 187 millions de dollars pour le climat du Québec
![« L’objectif a toujours été de planter 2 milliards d’arbres d’ici 2030, [et] en 2020, il s’en est planté 30 millions et l’an passé, 60 millions, et on doit arriver à une vitesse de croisière de 300 millions par année », a déclaré le ministre Guilbeault lors du Sommet climat Montréal.](https://media1.ledevoir.com/images_galerie/nwd_1494493_1149575/image.jpg)
De passage au Sommet climat Montréal, le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a annoncé mercredi un financement de 187 millions de dollars qui servira à « faire avancer les priorités climatiques au Québec » et plus de 40 millions destinés à trois initiatives de plantation d’arbres dans la région de Montréal.
Avant de procéder à différentes annonces de son gouvernement, Steven Guilbeault a lancé une flèche aux conservateurs et à leur chef Pierre Poilievre lors de son allocution, citant le président américain Joe Biden.
« Si vous n’avez pas de plan climatique, vous n’avez pas de plan pour l’économie, vous n’avez pas de plan pour l’emploi et la sécurité nationale ou même internationale », a indiqué le ministre, en ajoutant que « tous les jours, les conservateurs de M. Poilievre contestent […] la réalité des changements climatiques ».
Le financement fédéral de 40 millions de dollars, qui s’inscrit dans le cadre du programme 2 milliards d’arbres, devrait permettre la plantation de plus de 275 000 arbres dans la grande région de Montréal.
La première initiative, portée par la Société de verdissement du Montréal métropolitain et l’Alliance forêt urbaine, vise la mise en terre de 200 000 arbres d’ici 2030 à travers « des milliers de projets » dans des cours d’école, des hôpitaux et des stationnements, notamment. Le fédéral doit investir 20 millions de dollars dans ce projet, un montant équivalent à ce que la Ville de Montréal injectera. Vingt autres millions de dollars seront déboursés par d’autres municipalités de la région métropolitaine où les arbres seront plantés.
La deuxième initiative, en collaboration avec la Ville de Montréal, devrait permettre la plantation de plus de 64 000 arbres en deux ans dans les secteurs de la ville qui sont sujets aux vagues de chaleur. Les arbres devront servir à refroidir naturellement ces quartiers, mais aussi à atténuer les impacts des inondations, à réduire la pollution sonore et à augmenter la biodiversité, dans 19 quartiers de la ville. Le gouvernement du Canada financera ce projet à hauteur d’environ 20 millions de dollars ; le gouvernement du Québec, près de 11 millions ; et la Ville de Montréal, 10 millions.
« Nous savons que l’un des meilleurs outils dont nous disposons pour lutter contre le changement climatique est la nature. C’est aussi l’un de nos meilleurs outils pour construire des villes prospères et agréables à vivre. La plantation de plus d’un quart de million de nouveaux arbres à Montréal contribuera à tous égards à rendre la ville plus heureuse et la planète en meilleure santé », a indiqué le ministre Guilbeault dans un communiqué.
Le ministre de l’Environnement a également indiqué que le financement d’un troisième projet avait permis la plantation de 11 000 arbres à Vaudreuil-Dorion en 2022.
Un programme critiqué
Il y a deux semaines, un rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable, Jerry V. DeMarco, avait critiqué le programme de plantation d’arbres du gouvernement fédéral.
Les libéraux avaient d’abord promis la plantation de deux milliards d’arbres, dans le but précis de capter le carbone, lors de la campagne électorale fédérale de 2019, et avaient ensuite octroyé un budget de 3,2 milliards de dollars un an plus tard pour y arriver.
Un audit des deux premières années de plantation indique qu’il semble que le gouvernement ne soit pas sur la bonne voie pour obtenir même 4 % des arbres promis dans le sol d’ici la fin de 2030. De plus, le gouvernement canadien n’avait pas signé d’accords de projets à long terme avec les provinces ou les territoires pour remplir ses promesses.
« C’est vrai qu’il faut qu’on accélère le pas », a reconnu le ministre Guilbeault. « L’objectif a toujours été de planter 2 milliards d’arbres d’ici 2030 [et] en 2020, il s’en est planté 30 millions et l’an passé, 60 millions, et on doit arriver à une vitesse de croisière de 300 millions par année », a ajouté le ministre.
Des millions pour les priorités climatiques au Québec
Le ministre Guilbeault a annoncé également mercredi 187 millions de dollars voués à « faire avancer les priorités climatiques au Québec ». De ce montant, près de 60 millions serviraient à aider les ménages à faible revenu de la province à abandonner le mazout domestique au profit d’options plus abordables pour répondre à leurs besoins énergétiques.
Un montant de 127 millions sera investi par le fédéral « pour soutenir des initiatives qui entraînent une réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et qui s’alignent sur les objectifs du Canada et du Québec en matière de carboneutralité d’ici 2050 ».
Le ministre de l’Environnement a expliqué que ce fonds sert « surtout à appuyer des initiatives municipales ». Les villes sont donc invitées à présenter des projets « qui peuvent prendre plusieurs formes » et qui permettront de réduire les émissions de GES.
Le ministre Steven Guilbeault a aussi annoncé un financement de 1,5 million de dollars par l’entremise du Fonds municipal vert pour soutenir 18 initiatives locales au Québec. Ces initiatives doivent accroître « l’efficacité énergétique et la durabilité dans des domaines clés tels que le logement, les transports, les bâtiments municipaux et l’aménagement du territoire ».