Singh veut «forcer» le gouvernement à adopter une loi anti-briseurs de grève

Le chef néodémocrate, Jagmeet Singh, compte « forcer » le gouvernement de Justin Trudeau à adopter une loi anti-briseurs de grève avant la fin de l’année 2023.
Le politicien était de passage samedi au parc du Pélican, dans l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, à l’occasion d’un après-midi à thématique de cabane à sucre organisé par l’organisme Masson Village. Il était accompagné de l’élu local et seul député néodémocrate au Québec, Alexandre Boulerice. En entrevue avec Le Devoir, M. Singh a réitéré l’importance qu’il accorde à un projet de loi anti-briseurs de grève pour les industries relevant de la réglementation fédérale.
« Dans notre entente, on a forcé le gouvernement à adopter une loi d’ici la fin de l’année », rappelle-t-il, en référence à l’entente signée entre le Nouveau Parti démocratique (NPD) et les libéraux il y a un peu plus d’un an et qui comprend 27 engagements. Jusqu’ici, la majorité de ces engagements ont été au moins partiellement réalisés.
« On a forcé le gouvernement à accélérer le processus, ils ont commencé les consultations sur comment mettre en oeuvre ce projet de loi au niveau fédéral », a-t-il affirmé entre deux bouchées de tire d’érable. Les consultations ont pris fin le 31 janvier dernier. Le ministre du Travail, Seamus O’Regan, a quant à lui promis de déposer un projet de loi d’ici la fin de l’année.
« Dans le passé, [les libéraux] ont parlé beaucoup, mais n’ont jamais agi. Ça fait des décennies qu’on demande ce projet de loi, alors on va rester vigilants pour forcer le gouvernement à le mettre en oeuvre », a répété M. Singh.
Les provinces, dont le Québec, disposent de lois pour interdire les briseurs de grève, mais une telle législation n’existe pas pour les institutions qui relèvent du fédéral. « C’est une façon de donner plus de pouvoirs aux travailleurs, mentionne M. Singh. S’ils décident de faire la grève, leur pouvoir est vraiment réduit si leur employeur embauche des travailleurs de remplacement. »
À l’automne 2022, le député Alexandre Boulerice avait déposé un projet de loi pour interdire les briseurs de grève. Le gouvernement n’y a pas donné suite.
Attaques contre le Bloc québécois et les conservateurs
Le chef néodémocrate a profité de son après-midi pour faire un petit bain de foule tandis que résonnaient des airs de musique traditionnelle québécoise dans les haut-parleurs. De nombreux participants à l’événement se sont approchés de M. Singh pour lui demander une photo ou un autographe, dont plusieurs enfants et adolescents.
Il a également prononcé une allocution, où il a réitéré ce qui a été son leitmotiv dans la dernière semaine : l’apport du NPD au dernier budget fédéral. « Toutes les choses dans ce budget qui donnent un coup de main aux gens, c’est grâce aux néodémocrates », a-t-il affirmé en entrevue avec Le Devoir, lançant une flèche aux partis adverses au passage.
« Les conservateurs et le Bloc, ils chialent, ils font du bruit, mais ils n’ont rien fait pour donner un coup de main aux gens. »