Ottawa prolongera la hausse ponctuelle du remboursement de la TPS dans le budget

La mesure d’«aide à l’épicerie» évoquée par le gouvernement libéral ne devrait pas être liée aux factures proprement dites à la caisse du supermarché, mais devrait plutôt être offerte par le biais du remboursement trimestriel de la TPS.
Hubert Hayaud Archives Le Devoir La mesure d’«aide à l’épicerie» évoquée par le gouvernement libéral ne devrait pas être liée aux factures proprement dites à la caisse du supermarché, mais devrait plutôt être offerte par le biais du remboursement trimestriel de la TPS.

Le budget fédéral de mardi prolongera l’augmentation temporaire du remboursement de la TPS pour les Canadiens à faible revenu, en présentant cette mesure ponctuelle comme un soutien face à la hausse du prix des aliments, a appris La Presse canadienne d’une source gouvernementale.

Cette source au sein du gouvernement, qui a obtenu l’anonymat pour discuter de questions qui ne seront pas publiques avant mardi, a déclaré que ce budget comprendra également un rehaussement du plafond pour les retraits d’un régime enregistré d’épargne-études, qui passera de 5000 $ à 8000 $.

Ces mesures, qui feront partie du plan du gouvernement fédéral pour lutter contre l’inflation, avaient été rapportées pour la première fois par CBC.

« Pour les Canadiens »

« Une bonne partie du budget sera consacrée à des mesures ciblées pour les Canadiens », a réitéré le premier ministre Justin Trudeau aux journalistes lundi après-midi, interrogé sur le remboursement de la TPS.

« L’épicerie en fera certainement partie, mais il y a aussi d’autres choses que nous allons continuer à faire pour être là pour les Canadiens. »

La mesure d’« aide à l’épicerie » ne devrait pas être liée aux factures proprement dites à la caisse du supermarché, mais devrait plutôt être offerte par le biais du remboursement trimestriel de la TPS.

Ottawa offrirait encore jusqu’à 234 $ pour une personne seule sans enfant, 467 $ pour un couple avec deux enfants et 225 $ pour une personne âgée — les mêmes montants que le gouvernement avait offert l’automne dernier avec le doublement ponctuel du remboursement de la TPS.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) avait demandé au gouvernement libéral de prolonger cette mesure ponctuelle.

« Ça ressemble beaucoup à ce que nous avons demandé », a déclaré aux journalistes le chef néodémocrate, Jagmeet Singh, lundi après-midi, réagissant aux informations sur le remboursement de la TPS.

M. Singh a attribué au NPD le mérite de cette augmentation du remboursement, l’automne dernier et maintenant encore.

Le NPD a également demandé aux libéraux de fournir dans le budget un financement fédéral pour les repas scolaires.

 

Coût de la vie

Les conservateurs ont attribué aux dépenses gouvernementales libérales la forte inflation qui a exacerbé les problèmes de coût de la vie au Canada. Le chef conservateur, Pierre Poilievre, a demandé au gouvernement d’égaler chaque dollar de nouvelles dépenses par des réductions ailleurs dans les finances publiques.

En réponse à une question sur l’extension du remboursement de la TPS, le député conservateur Garnett Genuis a déclaré : « L’argent aide, mais il ne résout pas le problème principal, qui est une inflation incontrôlable à tous les niveaux. »

En prévision de ce budget, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a souvent promis des mesures ciblées de lutte contre l’inflation, pour les Canadiens à faible revenu.

« Dans les semaines à venir, pour les Canadiens qui ressentent le plus la morsure de la hausse des prix, pour nos amis et voisins les plus vulnérables, notre gouvernement offrira un allégement supplémentaire et ciblé de l’inflation », déclarait encore Mme Freeland lundi dernier, à Oshawa, en Ontario.

Le remboursement prévu de la TPS vise à aider les Canadiens à faible revenu qui subissent une hausse soudaine du coût des aliments. En février, les prix dans les épiceries étaient 10,6 % plus élevés qu’il y a un an.

Les libéraux devraient également dévoiler leurs plans pour s’attaquer aux frais cachés ou inattendus ajoutés aux prix des biens et services.

Photo: Sean Kilpatrick La Presse canadienne Conformément à la tradition, la ministre Chrystia Freeland s’est acheté, à Ottawa, une nouvelle paire de souliers la veille de sa présentation du budget. Venue en espadrilles, la voilà propriétaire d’une nouvelle paire de talons noirs.

Crédits d’impôt pour l’« économie verte »

En plus d’aider à réduire le coût de la vie, la ministre Freeland a déjà indiqué que le budget comprendra des mesures pour maintenir la compétitivité du Canada dans le cadre de la « transition économique verte ».

Plusieurs sources, auxquelles La Presse canadienne a accordé l’anonymat parce qu’elles n’étaient pas autorisées à parler publiquement du budget, ont déclaré qu’il y aura de nouveaux crédits d’impôt « importants » pour l’économie verte. On parle notamment de crédits d’impôt pour stimuler la croissance dans la production de minerai critique et dans la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques.

La mise à jour économique de l’automne des libéraux promettait déjà des crédits d’impôt pour la production d’hydrogène et d’électricité propre.

On promettait des crédits d’impôt plus importants aux entreprises qui versent des salaires équitables et offrent une formation pour les apprentis. De tels incitatifs, inspirés par l’« Inflation Reduction Act » des États-Unis, n’ont jamais été utilisés au Canada auparavant.

Mais le gouvernement canadien pourrait bien inclure de tels incitatifs à l’avenir sur la plupart des nouveaux crédits d’impôt promis pour l’« énergie verte ».



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