Toutes les oppositions réclament aux Communes une enquête publique sur l’ingérence

Les partis d’opposition se sont unis pour entériner la motion néodémocrate. Seuls les libéraux se sont donc opposés.
Sean Kilpatrick La Presse canadienne Les partis d’opposition se sont unis pour entériner la motion néodémocrate. Seuls les libéraux se sont donc opposés.

La Chambre des communes a réclamé jeudi le lancement d’une enquête publique et indépendante sur les allégations d’ingérence étrangère dans les élections.

Une motion a été adoptée en ce sens. La veille, de nouvelles allégations ont poussé le député Han Dong à se retirer du caucus libéral.

Les partis d’opposition se sont unis pour entériner la motion néodémocrate. Seuls les libéraux se sont donc opposés. Ainsi, 172 députés ont voté en faveur et 149 contre.

Plus tôt jeudi, le gouvernement chinois a maintenu qu’il ne s’est jamais ingéré dans la politique canadienne et a nié les nouvelles allégations concernant Han Dong.

Cet élu s’est retiré du caucus libéral mercredi soir, après que Global News, sous la foi de sources anonymes de sécurité, a révélé qu’il aurait conseillé en privé à un haut diplomate chinois de retarder la libération de Michael Kovrig et Michael Spavor.

Les deux Michael ont passé plus de mille jours derrière les barreaux en Chine avant d’être libérés en 2021.

M. Dong siège désormais comme indépendant à la Chambre des communes. Il a assuré qu’il a l’intention de se défendre contre «ces allégations complètement fausses». Il a déclaré n’avoir jamais rien fait qui aurait mis les deux Michael en danger.

Questionné sur la décision de M. Dong, jeudi à Pékin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a soutenu que «le Canada serait peut-être en meilleure position» pour commenter ce dossier, ajoutant que «la Chine s’oppose à l’ingérence dans les affaires internes d’autres pays».

«Nous n’avons aucun intérêt et nous n’allons pas nous ingérer dans les affaires internes du Canada», a souligné Wang Wenbin.

La Chine avait procédé à l’arrestation de Michael Kovrig et Michael Spavor en représailles apparentes à l’arrestation, en décembre 2018, de la dirigeante de Huawei Meng Wanzhou, à Vancouver, en vertu d’un mandat d’extradition des États-Unis.

Pékin a toujours maintenu que ces deux dossiers n’étaient pas reliés, même si les arrestations ont été effectuées peu de temps après et que les deux Michael ont été libérés le même jour que Mme Meng.

À voir en vidéo