Mélanie Joly veut s’assurer que le plan de Poutine continue de «dérailler»

Le Canada s’est engagé à former les soldats ukrainiens à l’utilisation d’armes lourdes de fabrication occidentale que différents pays ont offertes.
Photo: Kostiantyn Liberov Associated Press Le Canada s’est engagé à former les soldats ukrainiens à l’utilisation d’armes lourdes de fabrication occidentale que différents pays ont offertes.

La stratégie du Canada en Ukraine se base désormais sur une collaboration avec les pays riches pour former les soldats ukrainiens à l’utilisation d’armes occidentales, et avec les pays plus pauvres pour la lutte contre la désinformation russe, a évoqué la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

« Les pays en voie de développement veulent voir davantage de stabilité et de paix dans le monde. On doit travailler avec les pays occidentaux, mais aussi avec les pays qui représentent la majorité de la communauté internationale », a déclaré la ministre Joly aux questions de journalistes canadiens depuis New York, jeudi.

La ministre des Affaires étrangères du Canada a participé cette semaine à des réunions sur l’Ukraine à l’Organisation des Nations unies (ONU) ainsi qu’avec les pays qui forment le Groupe des sept (G7). Le sujet de l’Ukraine a monopolisé les discussions, au moment où le président russe, Vladimir Poutine, a livré un discours dans lequel il a annoncé une conscription partielle des réservistes et a brandi la menace nucléaire contre l’Occident.

Mélanie Joly dit avoir eu l’occasion de rencontrer des représentants de nombreux pays, « de l’Indo-Pacifique, de l’Amérique latine et de l’Afrique, pour s’assurer qu’ensemble on mette de la pression sur le président Poutine ». La ministre a évoqué le besoin de contrer des campagnes de désinformation menées par la Russie et qui visent les pays dont la situation économique est précaire.

« Par exemple, de grandes campagnes de désinformation menées par la Russie [visent à] utiliser le sentiment antiaméricain et faire en sorte de pousser l’idée voulant que les sanctions des pays occidentaux, comme celles du Canada, de l’Europe et des États-Unis, causent les problèmes de sécurité alimentaire et d’inflation. Alors que c’est faux. »

Pas de nouvel armement

 

Avec le Royaume-Uni, notamment, le Canada s’est par ailleurs engagé à former les soldats ukrainiens à l’utilisation d’armes lourdes de fabrication occidentale que différents pays ont offertes. Ottawa n’a pas annoncé l’envoi d’armement supplémentaire demandé par son allié ukrainien, pour l’instant.

La ministre Joly a souligné que son gouvernement a déjà envoyé 3 milliards de dollars en aide à l’Ukraine. « Et le chèque s’est rendu à Kiev », a-t-elle précisé, contrairement aux promesses d’autres pays.

La ministre a comparé le discours du président russe de mercredi à un aveu d’échec. « Son plan est en train de dérailler. Il est vraiment dans un coin, acculé au mur », a-t-elle indiqué. Dans un message sur Twitter, mercredi, elle a fait savoir que le Canada ne reconnaîtrait pas d’éventuels référendums organisés par la Russie sur des territoires ukrainiens occupés.

Le Canada semble prêt à accueillir des citoyens russes qui fuient leur pays pour éviter de se rendre sur le champ de bataille. « Ce qu’on veut faire, c’est d’être capables de soutenir les dissidents russes. On veut être très ouverts à les accueillir, quand ils sont dans des positions difficiles et que le régime est contesté », a déclaré Mélanie Joly.

La ministre n’a pas voulu dire si le Canada prend vraiment au sérieux la menace nucléaire, comme l’a déclaré le président américain, Joe Biden. Elle a indiqué que des conversations internationales se poursuivent sur cette question.

Un souper avec des pays alliés des deux côtés de l’Atlantique, organisé par les États-Unis, doit se dérouler jeudi soir pour discuter notamment des besoins en armes supplémentaires de l’Ukraine.

Zelensky exhorte les Russes à se dresser contre la mobilisation

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé jeudi les Russes à se dresser contre la mobilisation annoncée la veille par le Kremlin. Le pays de Vladimir Poutine fait face au refus de combattre en Ukraine d’une partie de sa population, qui fuit le pays. « Cinquante-cinq mille soldats russes ont été tués dans cette guerre en six mois. […] Vous en voulez davantage ? Non ? Alors, protestez ! Luttez ! Fuyez ! Ou rendez-vous » à l’armée ukrainienne, a lancé M. Zelensky en russe dans son allocution vidéo traditionnelle.

Sous le feu des critiques internationales, la Russie s’est aussi retrouvée au banc des accusés au Conseil de sécurité de l’ONU, sommée de rendre des comptes pour son invasion de l’Ukraine, au lendemain de son annonce de mobilisation immédiate de 300 000 réservistes, assortie de menaces de recours à l’arme nucléaire.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a mené la charge, refusant de rencontrer son homologue russe, Sergueï Lavrov. M. Blinken a saisi l’occasion pour dénoncer la récente escalade de la part de Moscou, dont la tenue dès vendredi de référendums d’annexion dans les territoires ukrainiens sous contrôle russe.

M. Lavrov, présent dans la salle du Conseil, où il a également prononcé un discours, ne s’était pas installé à la même table que les autres ministres, se faisant remplacer par un adjoint.

En Russie, l’annonce de la mobilisation a provoqué un afflux de Russes souhaitant quitter le pays, sans qu’aucun chiffre ne soit disponible. Le Kremlin a, lui, démenti l’ampleur des départs.

Zelensky exhorte les Russes à se dresser contre la mobilisation

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé jeudi les Russes à se dresser contre la mobilisation annoncée la veille par le Kremlin. Le pays de Vladimir Poutine fait face au refus de combattre en Ukraine d’une partie de sa population, qui fuit le pays. « Cinquante-cinq mille soldats russes ont été tués dans cette guerre en six mois. […] Vous en voulez davantage ? Non ? Alors, protestez ! Luttez ! Fuyez ! Ou rendez-vous » à l’armée ukrainienne, a lancé M. Zelensky en russe dans son allocution vidéo traditionnelle.

Sous le feu des critiques internationales, la Russie s’est aussi retrouvée au banc des accusés au Conseil de sécurité de l’ONU, sommée de rendre des comptes pour son invasion de l’Ukraine, au lendemain de son annonce de mobilisation immédiate de 300 000 réservistes, assortie de menaces de recours à l’arme nucléaire.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a mené la charge, refusant de rencontrer son homologue russe, Sergueï Lavrov. M. Blinken a saisi l’occasion pour dénoncer la récente escalade de la part de Moscou, dont la tenue dès vendredi de référendums d’annexion dans les territoires ukrainiens sous contrôle russe.

M. Lavrov, présent dans la salle du Conseil, où il a également prononcé un discours, ne s’était pas installé à la même table que les autres ministres, se faisant remplacer par un adjoint.

En Russie, l’annonce de la mobilisation a provoqué un afflux de Russes souhaitant quitter le pays, sans qu’aucun chiffre ne soit disponible. Le Kremlin a, lui, démenti l’ampleur des départs.



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