Ottawa promet d’offrir leur passeport aux Canadiens avant la veille de leur départ

Le Devoir a révélé la semaine dernière que des bureaux des passeports, comme celui de Saint-Laurent, refusent de servir quiconque n’a pas la preuve d’un voyage imminent.
Marie-France Coallier Le Devoir Le Devoir a révélé la semaine dernière que des bureaux des passeports, comme celui de Saint-Laurent, refusent de servir quiconque n’a pas la preuve d’un voyage imminent.

En complète contradiction avec les consignes données aux voyageurs et les règles affichées dans un bureau des passeports, Ottawa assure que n’importe qui ayant un voyage prévu dans les neuf prochaines semaines peut maintenant se rendre en personne afin de faire renouveler son document de voyage.

« Les gens peuvent se présenter [au bureau des passeports] 45 jours avant de voyager », a indiqué en Chambre lundi la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Karina Gould.

Elle répondait à une question de l’élue du Bloc québécois Louise Chabot, qui lui demandait de clarifier les règles d’obtention d’un passeport pendant le chaos administratif causé par la reprise des voyages après plus de deux ans de pandémie de COVID-19.

« Entre le message officiel et ce qui se passe dans les bureaux des passeports, il y a tout un univers. On sait que contrairement à ce qui est inscrit sur le site Web, seuls les gens qui voyagent dans les 48 heures sont servis », a scandé la députée de Thérèse-De Blainville.

Le Devoir a révélé que des bureaux des passeports refusaient de servir quiconque n’a pas la preuve d’un voyage imminent, dans les 24 à 48 prochaines heures. Cette consigne, absente du site Web gouvernemental, était notamment inscrite sur une feuille apposée artisanalement à la porte d’entrée du centre des passeports de Saint-Laurent.

D’autres bureaux des passeports, comme celui du Complexe Guy-Favreau, à Montréal, prétendaient faussement qu’il était possible de prendre rendez-vous si le voyage était prévu dans les 3 à 45 prochains jours. À Québec, la consigne changeait en cours de journée. Plusieurs personnes ont raconté avoir ressenti une grande inquiétude de ne pas savoir si leur passeport allait être prêt à temps pour leur départ.

Demande sans précédent

 

La ministre Gould a soutenu lundi que la consigne inscrite sur le site du gouvernement était la bonne, et qu’il en tient à ses fonctionnaires d’offrir à ceux qui se présentent en personne le service de traitement de la demande de passeport à 45 jours ouvrables (soit neuf semaines) du départ ou moins.

« Je suis en train de voir avec Service Canada comment ils réalisent [cette directive] sur le terrain. On va rassurer les Canadiens, on va s’assurer que l’information correcte est sur le site Web », a-t-elle spécifié.

Le 3 juin dernier, Service Canada a rallongé de 26 à 46 jours ouvrables le temps de traitement des demandes courantes de renouvellement d’un passeport. Durant les premiers mois de la pandémie, le fédéral conseillait aux citoyens d’attendre d’avoir un projet de voyage avant de demander le renouvellement de leur passeport.

La ministre Gould a aussi dit lundi qu’en plus des 600 travailleurs supplémentaires embauchés en 2022 pour traiter les demandes de passeport, le gouvernement est en train d’en embaucher 600 autres pour faire face au flux sans précédent de demandes. Ses fonctionnaires effectuent des heures supplémentaires les soirs et les fins de semaine, ajoute-t-elle.

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