Le fédéral annonce une table de concertation, et Ottawa réclame de l’aide

Dans une lettre envoyée lundi au premier ministre Justin Trudeau, Jim Watson réclame que le fédéral travaille «avec la Ville pour aider à [déployer] 1800 agents afin de réprimer l’insurrection que le Service de police d’Ottawa n’arrive pas à contenir».
Photo: Justin Tang La Presse canadienne Dans une lettre envoyée lundi au premier ministre Justin Trudeau, Jim Watson réclame que le fédéral travaille «avec la Ville pour aider à [déployer] 1800 agents afin de réprimer l’insurrection que le Service de police d’Ottawa n’arrive pas à contenir».

Le gouvernement Trudeau lancera une table de concertation tripartite sur la mobilisation de camionneurs qui perdure à Ottawa. Le maire de la capitale fédérale, Jim Watson, demande de son côté plus de renforts.

Dans une lettre envoyée lundi au premier ministre Justin Trudeau, il réclame que le fédéral travaille « avec la Ville pour aider à [déployer] 1800 agents afin de réprimer l’insurrection que le Service de police d’Ottawa n’arrive pas à contenir ».

« Nous avons besoin de votre aide pour mettre fin à ce siège au cœur de la capitale de notre nation ainsi que dans nos quartiers résidentiels et regagner le contrôle de notre ville », écrit le maire Watson dans sa missive aussi envoyée au premier ministre de l’Ontario, Doug Ford.

Un peu plus tôt, le ministre canadien de la Protection civile, Bill Blair, a fait savoir qu’il avait communiqué avec le bureau du Solliciteur général de l’Ontario et avec les instances municipales ottaviennes afin de mettre en branle une table de concertation tripartite.

Cette initiative « permettra de garder les canaux de communication ouverts au cours de ce qui constitue une situation fluide et dynamique ainsi que d’y répondre avec une rapidité et une efficacité qui correspondent aux besoins de la Ville », a-t-il dit en point de presse.

Le ministre Blair a réitéré, comme plusieurs représentants gouvernementaux l’ont dit au cours des derniers jours, qu’il ne revient pas au fédéral de dicter au Service de police d’Ottawa comment mener ses opérations.

« Ils doivent avoir les ressources appropriées, et ils ont les outils ainsi que les pouvoirs appropriés pour garder la communauté en sécurité », a-t-il ajouté.

Le maire Watson a plutôt soutenu, dans sa lettre cosignée par Diane Deans, présidente de la Commission des services policiers d’Ottawa, que la Ville n’a pas les moyens, seule, de mettre fin à l’« occupation ».

Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a indiqué que le fédéral souhaitait mettre fin à la mobilisation et offrait tout le soutien demandé par le biais de la Gendarmerie royale du Canada.

Son collègue aux Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, a par ailleurs soutenu que le premier ministre Trudeau était activement impliqué au quotidien dans les discussions entourant la mobilisation qui perdure.

 

Plusieurs élus des partis d’opposition ont d’ailleurs signalé l’absence du chef libéral durant la période de questions.

C’est notamment le cas du chef adjoint du Nouveau Parti démocratique (NPD), Alexandre Boulerice, qui a accusé M. Trudeau d’être « aux abonnés absents ».

Débat d’urgence

Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a pour sa part demandé la tenue d’un débat d’urgence aux Communes sur la mobilisation qui se poursuit depuis une dizaine de jours. La requête a été acceptée, lundi en début de soirée, et le débat d’urgence a commencé un peu plus tard, le soir même.

Le premier ministre prend part à ce débat à la Chambre des communes.

« Les citoyens, les gens, les familles sont dans un état de peur. Ils ne peuvent pas sortir de la maison », a affirmé M. Singh lors d’un point de presse virtuel.

Selon lui, le mouvement de protestation est loin de constituer une manifestation normale. Il estime que les protestataires menacent et harcèlent la population.

 

Il souhaite, entre autres, que cesse toute « intervention étrangère », comme le financement provenant des États-Unis.

Le NPD dit aussi vouloir s’attaquer aux problèmes qui plombent le système de santé, comme « l’épuisement professionnel », et proposer un plan de sortie de crise en lien avec la pandémie de COVID-19.

Le leader parlementaire du Bloc québécois, Alain Therrien, a indiqué en entrevue qu’il voyait d’un bon œil la tenue d’un débat d’urgence sur la situation dans la capitale fédérale.

Réagissant à la création de la table de concertation annoncée par les libéraux, il a salué cette initiative de « cellule crise », rappelant du même souffle la proposition faite « cinq jours avant » par sa formation politique.

« Ça arrive tard, et ce n’est pas clair que c’est bien orchestré. Je continue à regarder ce qui se passe, et ce n’est pas convaincant jusqu’ici », a-t-il déclaré.

De leur côté, les conservateurs réclament la fin de l’obligation vaccinale imposée aux camionneurs transfrontaliers, entre autres.

Dans une lettre adressée au premier ministre Trudeau, la cheffe intérimaire du parti, Candice Bergen, a demandé une rencontre avec ce dernier et les autres chefs de parti pour « discuter des façons d’apaiser les manifestations, de calmer la situation et de trouver des solutions qui permettront aux résidents d’Ottawa de reprendre leur vie et leurs activités normales ».



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