Blanchet favorable à un troisième lien routier entre Québec et Lévis

De passage à Pont-Rouge, le chef du Bloc québécois s’est même dit convaincu que le projet évalué à 10 milliards $ pouvait être «écologique».
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne De passage à Pont-Rouge, le chef du Bloc québécois s’est même dit convaincu que le projet évalué à 10 milliards $ pouvait être «écologique».

Yves-François Blanchet s’est prononcé mardi pour un troisième lien routier entre Québec et Lévis, après avoir promis en début de campagne électorale de rester « neutre ».

De passage à Pont-Rouge, le chef du Bloc québécois s’est même dit convaincu que le projet évalué à 10 milliards pouvait être « écologique ».

Cette position est contraire à celle adoptée par le parti frère du Bloc à Québec, le Parti québécois (PQ), qui rejette catégoriquement le projet de troisième lien, le qualifiant d’« insensé ».

Au jour 10 de la campagne, le Bloc a donc préféré se coller à la position du premier ministre du Québec et chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, plutôt qu’à celle du PQ.

« Je suis convaincu que ça peut l’être [écologique] et que Québec est parfaitement conscient que ce projet-là a un potentiel positif en termes d’environnement », a soutenu M. Blanchet en point de presse.

Il s’est mis dans la peau d’un résident de Lévis ou de Montmagny qui doit se rendre au centre-ville de Québec. « Il y a un projet qui dit : je vais te couper une heure de route […] et on dit, sur des bases qui relèvent souvent de l’idéologie : non, tu n’y auras pas droit. Ça me rend assez sensible aux arguments de la Rive-Sud », a déclaré M. Blanchet.

Le projet, « je l’haïs pas, je l’haïs pas », a-t-il ajouté.

Toutefois, à Wendake, M. Blanchet a refusé de revenir sur le sujet et de répondre aux questions d’une journaliste qui lui demandait d’expliquer le potentiel écologique du troisième lien.

« Je pense qu’il y a […] un moment où on peut clore momentanément un sujet, a-t-il rouspété. Ce n’est définitivement pas le thème de notre journée. »

« Ma campagne électorale ne porte pas sur le troisième lien », a-t-il renchéri, avant d’affirmer être « convaincu » que tous les candidats bloquistes de la région partageaient son opinion sur le troisième lien.

Le projet est-il acceptable ? « Il est évolutif, je ne peux pas aller plus loin que ça », a brièvement indiqué le candidat du Bloc dans la circonscription de Québec, Louis Sansfaçon.

Tunnel de huit kilomètres

 

Le troisième lien sera un tunnel entre Québec et Lévis, qui passera sous le fleuve Saint-Laurent et s’étirera sur 8,3 kilomètres, a récemment annoncé le gouvernement Legault, pour qui il s’agit d’une promesse électorale. En comparaison, le tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine, à Montréal, fait 1,4 kilomètre.

Son diamètre sera de 19,4 mètres et la circulation s’y fera sur deux étages, offrant aux véhicules trois voies dans chaque direction. On prévoit qu’environ 50 000 véhicules pourraient l’emprunter chaque jour.

Au moins une voie sera réservée au transport collectif par autobus électriques.

 

Le gouvernement Legault réclame actuellement qu’Ottawa assume 40 % des coûts du mégaprojet, ce à quoi s’est engagé le Parti conservateur s’il est porté au pouvoir.

Aucune étude n’est venue documenter la nécessité de construire une telle infrastructure pour contrer la congestion du trafic routier à Québec aux heures de pointe.

Le Bloc veut éliminer certains pesticides

Le Bloc québécois veut réduire puis éliminer certains pesticides que l’on retrouve dans nos aliments, comme le glyphosate. D’un champ de fraises à Pont-Rouge, le chef, Yves-François Blanchet, a dénoncé la tentative de Santé Canada d’augmenter la limite de résidus de pesticides permise sur certains aliments. Cette décision de Santé Canada a été annulée plus tôt cet été, à la suite de pressions populaires et politiques. Quoi qu’il en soit, M. Blanchet a déclaré mardi vouloir assurer la qualité et la sécurité de ce que les Québécois mettent dans leurs assiettes.

Il propose quatre mesures en ce sens :

Une enquête indépendante sur les liens qui existent entre Santé Canada et les multinationales des pesticides ;

Une réforme du processus d’homologation des pesticides et herbicides ;

Un programme de recherche de 300 millions sur quatre ans afin de développer des solutions de rechange biologiques ;

L’élimination rapide des néonicotinoïdes et, à terme, du glyphosate.

 

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