Ultimatum aux Mohawks de Tyendinaga

Des agents de la police provinciale de l'Ontario ont discuté avec des manifestants qui bloquent la voie ferrée à Tyendinaga, dimanche.
Photo: Lars Hagberg La Presse canadienne Des agents de la police provinciale de l'Ontario ont discuté avec des manifestants qui bloquent la voie ferrée à Tyendinaga, dimanche.

La Police provinciale de l’Ontario (OPP) a donné un ultimatum aux manifestants qui bloquent la voie ferroviaire qui traverse le territoire mohawk de Tyendinaga de quitter les lieux avant 23 h 59, dimanche soir, mais la barricade n’avait pas encore bougé à l’aube, lundi.

La PPO et l’entreprise de transport ferroviaire Canadien National (CN) ont informé les manifestants qu’ils pourraient être arrêtés et faire face à des accusations s’ils n’obtempéraient pas à l’ordre de démantèlement.

La barricade érigée par les militants mohawks bloque la circulation des trains dans un corridor stratégique du pays depuis plus de deux semaines.

 

Le CN a refusé de commenter la nouvelle et les porte-parole des forces policières n’ont pas répondu aux demandes de commentaire de La Presse canadienne pour l’instant.

Ces occupations de voies ferrées sont une riposte à la décision de la GRC d’exécuter une injonction de la cour en Colombie-Britannique, ordonnant aux manifestants de cesser de bloquer l’accès à un chantier de construction d’un gazoduc sur le territoire ancestral des Wet’suwet’en, dans le nord de la province.

Les chefs héréditaires de la Nation Wet’suwet’en s’opposent au projet de l’entreprise Coastal GasLink bien que plusieurs conseils de bandes autochtones l’aient appuyé, dont le conseil de bande élu des Wet’suwet’en.

Des conditions immuables

 

Un communiqué du cabinet du premier ministre Justin Trudeau publié dimanche affirme qu’il s’est entretenu avec ses homologues de l’Ontario, Doug Ford, du Québec, François Legault, et de la Colombie-Britannique, John Horgan, pour discuter des blocages des trains et de leurs conséquences.

M. Trudeau aurait informé les premiers ministres des mesures prises pour répondre aux besoins primordiaux au Canada, y compris en ce qui concerne l’approvisionnement en propane, en produits chimiques nécessaires pour le traitement de l’eau potable et en produits agricoles essentiels, mais aucun détail n’a été divulgué.

Le communiqué ajoute que les quatre premiers ministres ont réaffirmé leur engagement à régler la situation de manière pacifique.

Vendredi dernier, le premier ministre Trudeau a appelé au démantèlement immédiat des barricades sur les voies ferroviaires. Il a insisté sur le fait que son gouvernement était ouvert au dialogue et toujours engagé dans le processus de réconciliation avec les chefs héréditaires des Wet’suwet’en. Ces tentatives de négociation sont cependant au point mort.

Les chefs héréditaires disent eux aussi qu’ils sont prêts à discuter avec les gouvernements de la Colombie-Britannique et du Canada dès que la GRC et Coastal Gas Link auront quitté leur territoire ancestral. Le chef Na’Moks a déclaré dimanche que les pourparlers avec les Mohawks pour le démantèlement de la barricade érigée à Tyendinaga progressaient bien avant le discours de M. Trudeau qu’il a qualifié « d’antagoniste et de « mal informé ».

« Si le premier ministre n’avait pas prononcé ce discours, les Mohawks auraient tout démantelé, a-t-il déclaré dimanche. Ils étaient prêts, nous étions au téléphone. »

Les cinq chefs héréditaires doivent se réunir lundi dans le nord de la Colombie-Britannique pour planifier les prochaines étapes. Les négociations avec la GRC pourront reprendre jeudi, au plus tôt, a ajouté Na’Moks. Il a dit que les chefs ne céderont pas sur leurs demandes concernant le retrait de toutes les unités mobiles de la GRC à partir du kilomètre 29 de l’autoroute 16.

« Le détachement local peut s’occuper des patrouilles. Ce sont les agents qui viennent ici en rotation sur une base hebdomadaire que nous voulons voir partir. »

La GRC n’était pas disponible pour commenter la situation.

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