Les policiers de la GRC prêts à se déplacer

Le ministre fédéral de la Sécurité publique croit qu’une proposition faite par les policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en Colombie-Britannique pourrait annoncer le dénouement de la crise des voies ferrées bloquées.
Le ministre Bill Blair rapporte que la GRC propose de déplacer ses effectifs. Les chefs héréditaires Wet’suwet’en veulent que la force policière quitte leur territoire avant d’entamer des discussions avec Ottawa.
« Nous avons maintenant répondu à la condition posée », a estimé le ministre Blair, en point de presse à la porte du conseil des ministres, jeudi matin.
« [Les policiers de la GRC] ont dit aux chefs Wet’suwet’en qu’ils sont prêts à déployer leurs officiers d’une ville adjacente, Houston, et à quitter la route », a-t-il précisé.
Cette route était le lieu des premières barricades qui ont inspiré les manifestations sur les voies ferrées ailleurs au pays. Ces premières barricades ont été démantelées par les manifestants eux-mêmes.
« Ça se dirige vers un arrangement moins conflictuel et plus pacifique (...) J’ai bon espoir que ça va satisfaire [les autochtones] », a ajouté M. Blair.
Pour ce qui est de retirer à la GRC la responsabilité du service de police de ce territoire, le ministre estime que cela nécessiterait « une discussion à long terme ».
Jeudi matin, Justin Trudeau a réuni son conseil des ministres à Ottawa. La ministre des Relations Couronne-Autochtones qui offre de rencontrer les chefs héréditaires en Colombie-Britannique était présente à la réunion. Elle attend encore une invitation pour s’envoler vers la côte ouest.
Le premier ministre, lui, n’a pas encore répondu à l’invitation de ses homologues provinciaux qui réclament une conférence téléphonique. À Québec, François Legault insistait pour que cet appel se tienne jeudi.
« M. Trudeau a dit qu’il avait un plan. On voudrait savoir c’est quoi ce plan-là? Puis, c’est quoi l’échéancier? Parce que chaque jour qui passe, il y a des centaines de millions de dollars de pertes pour l’économie canadienne », a déclaré M. Legault lors d’un point de presse matinal.
M. Legault aurait voulu exiger aussi un échéancier précis au gouvernement fédéral, mais il n’y a pas eu unanimité entre les provinces sur ce point.
« Je demeure convaincu qu’on doit avoir un délai et que, une fois ce délai expiré, il doit y avoir une intervention des policiers. Plusieurs des premiers ministres des provinces sont d’accord avec moi », a maintenu M. Legault.
En arrivant à son bureau, M. Trudeau s’est contenté de répéter qu’il « travaille très fort pour éliminer les barricades ».
Des compensations
En attendant un dénouement à la crise, la ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, considère une aide financière pour les agriculteurs.« C’est vraiment l’accumulation des défis auxquels les producteurs ont eu à faire face en 2019 et maintenant au début de l’année. Que ce soit à cause du climat, que ce soit à cause du commerce, et maintenant des enjeux ferroviaires », a-t-elle fait remarquer.
« Nos programmes de gestion de risque doivent être améliorés. Donc dans l’intervalle, j’essaie de trouver des façons pratiques de pouvoir leur venir en aide », a indiqué la ministre Bibeau.