Avion abattu: Ottawa a commencé à compenser les familles des victimes

Les minstres de la Sécurité publique et des Affaires étrangères, Bill Blair et François-Philippe Champagne, ont fait le point sur le soutien financier accordé aux familles des victimes de l’avion abattu par l’Iran.
Photo: Adrian Wyld La Presse canadienne Les minstres de la Sécurité publique et des Affaires étrangères, Bill Blair et François-Philippe Champagne, ont fait le point sur le soutien financier accordé aux familles des victimes de l’avion abattu par l’Iran.

Les familles des victimes de l’écrasement de l’avion ukrainien en Iran ont commencé à toucher des compensations financières d’Ottawa, mais elles attendent toujours les sommes dues par Ukraine International Airlines (UIA). Le gouvernement canadien fait pression sur la compagnie aérienne afin qu’elle s’acquitte le plus rapidement possible de son obligation internationale.

Selon le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, entre 25 et 30 familles ont demandé — et obtenu — les 25 000 $ promis par Ottawa. Ottawa a réservé une somme de 2,1 millions de dollars pour couvrir les frais de déplacement des familles et les funérailles des 57 citoyens canadiens et 29 résidents permanents décédés dans l’accident. Mais les compensations ne seront pas versées automatiquement : « C’est sur la base de demandes reçues », a précisé le ministre.

Par ailleurs, M. Champagne a indiqué qu’UIA n’avait toujours pas versé aux familles les quelque 30 000 $ par victime que les conventions internationales l’obligent à donner deux semaines suivant un accident aérien.

« J’ai parlé au président de la compagnie Ukraine Airlines ce matin [mardi] pour lui demander d’accélérer le processus pour s’assurer que les familles puissent obtenir la compensation financière, a indiqué M. Champagne. Les assureurs de la compagnie aérienne ont nommé un cabinet d’avocats pour procéder à ces paiements. J’ai demandé qu’on offre cette aide le plus rapidement possible. »

Une fois ce premier paiement forfaitaire effectué, des compensations additionnelles pourront être accordées par UIA sur présentation d’un dossier. L’Iran, qui a reconnu avoir abattu de deux missiles l’aéronef civil que des Gardiens de la révolution avaient pris pour un missile ennemi, sera aussi appelé à accorder une compensation. Mais c’est parce que tous ces processus sont susceptibles de prendre beaucoup de temps qu’Ottawa a choisi d’éviter aux familles des soucis financiers en les compensant lui-même immédiatement.

Par ailleurs, le ministre Champagne a soutenu que le rapatriement des corps était presque terminé. Il ne resterait, a-t-il dit, que deux victimes à ramener au Canada. Il faut dire que la majorité des victimes ont été enterrées en Iran. « Dans tous les cas, la volonté des familles a été respectée », a assuré le ministre. La crainte que l’Iran refuse le renvoi des corps au Canada parce qu’il ne reconnaît pas la double citoyenneté n’était donc pas fondée.

Par ailleurs, le traitement des deux boîtes noires pose toujours problème. Selon le ministre des Transports du Canada, Marc Garneau, celles-ci se trouvent encore en Iran. « Les boîtes n’ont pas été ouvertes jusqu’à présent. Elles sont en Iran et il s’agit de décider finalement comment on va procéder. » Le Canada réclame de pouvoir assister au transfert et à l’analyse des données contenues dans ces deux enregistreurs de vol. L’écrasement de l’avion ukrainien, survenu le 8 janvier, a fait 176 victimes.

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