Les écologistes en colère de voir Guilbeault au ministère du Patrimoine

Le choix de se priver de l’expertise de Steven Guilbeault en changements climatiques a été dénoncé par les environnementalistes.
Photo: Paul Chiasson Archives La Presse canadienne

Le choix de se priver de l’expertise de Steven Guilbeault en changements climatiques a été dénoncé par les environnementalistes.

Coulée lundi soir, la nouvelle que Steven Guilbeault ne sera pas nommé ministre de l’Environnement par Justin Trudeau, mercredi, a été dénoncée par plusieurs.

Le choix de se priver de l’expertise de M. Guilbeault en changements climatiques a d’abord été critiqué par les environnementalistes.

À la Fondation David Suzuki, on s’est dit très déçu de voir le premier ministre tenter ainsi de calmer l’Alberta. « Ça nous inquiète qu’on choisisse cette forme d’apaisement là, qui est essentiellement de cacher les écologistes », a offert Karel Mayrand, joint au téléphone.

Il estime que ce n’est même pas un « bon calcul » politique. « On a vu le traitement qui a été réservé à Catherine McKenna. Je ne vois pas en quoi ça aurait été pire avec Steven Guilbeault », a-t-il fait valoir.

Il croit que l’ouest du pays va, de toute manière, « continuer à s’opposer en bloc à la lutte aux changements climatiques ».

Et la décision de M. Trudeau de nommer M. Guilbeault à un autre ministère l’inquiète pour la suite des choses.

« On va cacher Steven Guilbeault au Patrimoine. [...] Si on n’est même pas capable de nommer un écologiste au ministère de l’Environnement, je me demande [...] quel courage ce gouvernement-là va avoir quand ça va être le temps de prendre des décisions difficiles pour les changements climatiques », a-t-il argué.

Le chef adjoint du Parti vert, Daniel Green, partage ces inquiétudes.

 

« On envoie un message clair aux pollueurs du pays : “Relaxez ! Guilbeault n’est pas aux commandes” », a-t-il lancé en entrevue téléphonique.

« Ça envoie un message clair aux pétrolières : “Relaxez ! Notre élu anti-pipeline ne va pas s’occuper de l’énergie ni de l’environnement” », a-t-il ajouté.

M. Green a également tenu à partager son énorme étonnement pour le choix du portefeuille qui serait bientôt confié à M. Guilbeault.

« Je connais Steven depuis 30 ans et il ne m’a jamais fait part de ses intérêts dans la culture, la musique, le théâtre », a noté celui qui a partagé le militantisme écologiste de M. Guilbeault avant de se joindre, lui aussi, à un parti politique.

Sur les médias sociaux, on a multiplié les commentaires ironiques, d’un mème de Greta Thunberg qui répète « how dare you?! » en boucle, aux nombreux reproches faits avec ou sans humour. « Ne pas mettre Steven Guilbeault à l’environnement, c’est comme faire jouer Carey Price à l’aile droite », a blagué un abonné de Twitter.

C’est d’ailleurs sur Twitter que M. Mayrand a d’abord réagi lundi soir. Lui aussi a utilisé la métaphore sportive. « Quelle déception pour un gouvernement qui dit prioriser l’urgence climatique. Nous sommes en tirs de barrage. Le meilleur marqueur reste sur le banc », a-t-il écrit.

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