Attaques croisées entre libéraux et conservateurs

La deuxième journée de la campagne électorale a démarré lentement, le chef libéral se trouvant dans le fuseau horaire de l’extrême ouest du pays jeudi matin, et trois des autres chefs devant se préparer à un premier débat jeudi soir.
Mais lorsque Justin Trudeau et Andrew Scheer se sont présentés devant les journalistes, un point de presse à Victoria pour le premier, une courte apparition en banlieue de Toronto pour le second, les mêmes boulets que les chefs libéral et conservateur traînent ont refait surface.
Ainsi, M. Trudeau en a encore une fois dit le moins possible lorsque questionné sur l’affaire SNC-Lavalin. Il a réitéré que son gouvernement avait pris des mesures « sans précédent » pour suspendre le secret du cabinet.
M. Scheer, lui, a dû revenir sur le sujet du droit à l’avortement.
À un journaliste qui soulignait qu’une candidate conservatrice de la région de Toronto affiche son opposition à ce droit, M. Scheer a rappelé la position de son parti. Les députés conservateurs auront le droit de déposer des projets de loi d’initiative parlementaire pour restreindre le droit à l’avortement et M. Scheer lui-même s’engage à voter contre ces éventuels projets de loi.
Les libéraux diffusent des images de la candidate conservatrice de York Centre, Rachel Willson, qui parle de son désir de mettre fin aux avortements au Canada grâce à « des lois pro-vie ».
« C’est seulement les libéraux qui continuent de soulever cet enjeu. Je vais faire une prédiction. Pour les prochains 39 jours, les libéraux vont essayer de continuer de faire les choses comme ça parce que leur chef a dit des mensonges », a-t-il protesté, en faisant référence à l’affaire SNC-Lavalin.
Premier débat à Toronto
M. Singh devait consacrer le reste de sa journée à se préparer à affronter Andrew Scheer et Elizabeth May au débat organisé par la revue Maclean’s et le réseau de télévision City TV, dans la soirée de jeudi.
La cheffe du Parti vert était donc invisible jusqu’en soirée, ayant à se déplacer de Victoria, où elle a lancé sa campagne mercredi, à Toronto.
Pendant ce temps, à Saint-Bonaventure, le chef du Bloc québécois mettait une fois de plus en doute l’intention du gouvernement libéral de dédommager les producteurs de lait écorchés par les récents traités de libre-échange.
À la mi-août, la ministre de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, a annoncé des versements de 1,75 milliard sur huit ans. Elle promettait les premiers chèques avant la fin de cette année.
En visite à une ferme de Saint-Bonaventure jeudi matin, Yves-François Blanchet a déclaré que maintenant que la campagne électorale est en cours, cette annonce n’est qu’une « promesse », même pire.
« Ce n’est pas versé. On s’en va en élections. Une annonce pour quelque chose qui va se produire après une élection, ce n’est pas une annonce, c’est une promesse et une promesse qui porte sur quelque chose qui aurait déjà dû être fait depuis le budget, ce n’est pas une promesse, c’est une prise d’otage », a-t-il lancé, debout dans une étable de vaches laitières.