Les chances du PLC ne souffrent pas de l'affaire SNC-Lavalin, selon un sondage Léger

Dans son rapport, le commissaire fédéral à l’éthique, Mario Dion, a estimé que le premier ministre Trudeau avait violé la Loi sur les conflits d’intérêts dans l'affaire SNC-Lavalin.
Photo: Fred Chartrand La Presse canadienne Dans son rapport, le commissaire fédéral à l’éthique, Mario Dion, a estimé que le premier ministre Trudeau avait violé la Loi sur les conflits d’intérêts dans l'affaire SNC-Lavalin.

Le rapport cinglant du commissaire fédéral à l’éthique sur la façon dont le premier ministre Justin Trudeau a géré l’affaire SNC-Lavalin ne semble pas nuire aux chances de réélection du Parti libéral (PLC).

Un sondage Léger mené pour La Presse canadienne quelques jours après le dépôt du rapport du commissaire Mario Dion constate une égalité à 33 % des intentions de vote des Canadiens entre le Parti libéral et le Parti conservateur (PCC), à un peu plus de deux mois des élections générales.

La maison Léger conclut donc que la faveur populaire à l’égard des libéraux est restée à peu près au même niveau qu’en juillet, bien avant que le commissaire Dion ne fasse ses observations.

Pour sa part, le Parti conservateur a fléchi de trois points de pourcentage entre juillet et août, malgré les efforts du parti pour raviver l’indignation du public à l’égard de l’affaire SNC-Lavalin, qui avait propulsé les conservateurs à une avance de 13 points sur les libéraux au plus fort de la controverse en avril dernier.

Mario Dion a estimé dans son rapport que le premier ministre Trudeau avait violé la Loi sur les conflits d’intérêts en exerçant indûment des pressions sur l’ancienne procureure générale Jody Wilson-Raybould pour que le Service des poursuites pénales conclue un accord de poursuite suspendue avec le géant montréalais de l’ingénierie SNC-Lavalin, accusé de corruption.

Le sondage mené du 16 au 19 août accorde 13 % de la faveur populaire au Parti vert (PV) et 11 % au Nouveau Parti démocratique (NPD). Le Parti populaire du Canada (PPC) de Maxime Bernier obtient 4 % des appuis.

Le PLC à 34% au Québec

Au Québec, le Parti libéral est en avance avec 34 % des intentions de vote, devant les conservateurs à 27 %, le Bloc Québécois à 18 %, le Parti vert à 9 %, le NPD à 8 % et le Parti populaire à 4 %.

Le sondage a été mené sur le Web auprès de 1535 répondants ; aucune marge d’erreur n’a été établie. Lassitude face à l’affaire SNC-Lavalin ?

34%
C'est le pourcentage des intentions de vote envers le Parti libéral du Canada, au Québec.

Le vice-président de la firme Léger, Christian Bourque, a affirmé que les derniers résultats laissaient croire que les électeurs avaient en grande partie laissé l’affaire SNC-Lavalin derrière eux et étaient passés à des questions qui les concernaient plus directement, du moins pour le moment.

Les deux principaux partis sont de nouveau au coude à coude, une situation qui prévalait en février, avant que la controverse de SNC-Lavalin ne secoue le gouvernement libéral, coûtant à Justin Trudeau deux ministres et son conseiller le plus digne de confiance.

« Je pense que ceux qui ont changé d’avis sur le premier ministre et lui ont tourné le dos l’avaient déjà fait au printemps », a dit M. Bourque en entrevue.

Mais il estime que d’autres Canadiens semblent plutôt lassés de cette affaire et se disent peut-être « peu importe ce que je pense du comportement du premier ministre, en fin de compte, en quoi cela change-t-il ma vie et celle de mes enfants ? »

M. Bourque ajoute toutefois que « cela ne veut pas dire [que l’affaire] ne reviendra pas hanter le premier ministre » pendant la campagne, en particulier si la Gendarmerie royale du Canada (GRC) décidait de mener une enquête, comme le chef du Parti conservateur Andrew Scheer a réclamé à maintes reprises.

Le sondage a redonné aux libéraux une solide avance dans les provinces de l’Atlantique, au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique. Les conservateurs jouissent d’une avance considérable en Alberta, ainsi qu’au Manitoba et en Saskatchewan, avec un soutien de 55 % dans les deux régions.

En Ontario, où se trouvent plus du tiers des sièges, les conservateurs semblent pâtir d’un « effet d’entraînement » de l’impopularité du gouvernement provincial progressiste-conservateur de Doug Ford, a indiqué M. Bourque. Les libéraux bénéficient de l’appui de 38 % des Ontariens, comparativement à 30 % pour les conservateurs, 14 % pour les verts, 13 % pour le NPD et 3 % pour le Parti populaire.

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