Andrew Scheer promet de maintenir les transferts en santé

Désireux de couper court au procès d’intention que lui fait son rival libéral, le chef conservateur Andrew Scheer s’engage, s’il est élu premier ministre, à maintenir tous les transferts fédéraux versés aux provinces pour financer les soins de santé.
« Les Canadiens vont pouvoir compter sur un financement stable et prévisible sous un gouvernement conservateur », a plaidé M. Scheer en point de presse. Il a envoyé une lettre aux dix premiers ministres provinciaux dans laquelle il s’engage à maintenir le taux de croissance annuelle d’au moins 3 % du Transfert canadien en matière de santé (TCS).
Depuis 2004, le TCS augmentait à raison de 6 % par année. Puis, les conservateurs de Stephen Harper avaient décrété qu’à compter de 2017, le taux de croissance serait arrimé à la croissance économique, avec un taux plancher de 3 %. Les libéraux sont entre-temps arrivés au pouvoir, mais malgré la demande des provinces, ils ont adopté cette formule. Andrew Scheer s’engage donc à maintenir le cap.
Le bureau de M. Scheer ajoute que ce dernier s’engage aussi à conserver l’enveloppe sectorielle parallèle de 11,5 milliards de dollars sur 10 ans créée par les libéraux pour financer spécifiquement les soins à domicile et la santé mentale. M. Scheer n’en a toutefois pas fait mention dans sa lettre aux provinces.
En coulisses, on reconnaît que cette sortie se veut une réponse aux attaques libérales des derniers jours et dont on anticipe la multiplication à mesure que l’élection approche. Mercredi, Justin Trudeau a en effet soutenu que chaque fois qu’un politicien conservateur arrive au pouvoir, il impose des compressions budgétaires, notamment dans la santé. M. Trudeau a fait un rapprochement entre M. Scheer et le premier ministre ontarien Doug Ford qui a sabré dans les dépenses sociales. « La classe moyenne n’a pas les moyens de se payer un autre Doug Ford ! »
Vendredi, la ministre de la Santé, Ginette Petitpas-Taylor, a d’ailleurs répliqué à M. Scheer, en l’accusant de vouloir priver les provinces de 1,5 milliards $ par année, soit approximativement la valeur de l’enveloppe sectorielle. La ministre libérale s’est défendue de faire preuve de malhonnêteté en rappelant que lors de son annonce en matinée, le chef conservateur ne l’avait « absolument pas mentionnée ».