Les familles des victimes réclament des mesures concrètes

Les femmes autochtones du pays et leurs familles ont regardé attentivement le dévoilement du rapport de la commission d'enquête lors d'une cérémonie à Gatineau, lundi.
Photo: Adrian Wyld La Presse canadienne Les femmes autochtones du pays et leurs familles ont regardé attentivement le dévoilement du rapport de la commission d'enquête lors d'une cérémonie à Gatineau, lundi.

Anita Ross savait que la parution du rapport sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées raviverait des émotions difficiles au sujet de la mort prématurée de sa fille adolescente, mais elle espère que ce drame permettra de protéger ses autres enfants et petits-enfants.

« Tous les jours, tout ce que je souhaite, c’est que justice soit faite pour ma fille », a-t-elle confié.

Delaine Copenace, âgée de 16 ans, avait été trouvée morte à Kenora, en Ontario, en 2016.

Les femmes autochtones du pays et leurs familles ont regardé attentivement le dévoilement du rapport de la commission lors d’une cérémonie à Gatineau, lundi. Plusieurs d’entre elles réclament de l’action, après cette longue enquête.

Mme Ross dit avoir ressenti du soulagement lorsqu’elle a lu les 231 recommandations de la commission.

Elle aurait voulu être présente à la cérémonie, mais elle s’est dite déçue d’apprendre qu’il n’y avait pas de fonds prévus pour aider les familles à s’y rendre.

Mme Ross était la première personne à témoigner lorsque les audiences ont commencé à Thunder Bay, en Ontario. Elle avait décrit sa fille comme une personne aimante, patiente et artistique. Elle dit avoir été dévastée lorsque le corps de l’adolescente a été retrouvé dans le lac des Bois.

Un coroner avait conclu qu’il n’y avait aucune preuve d’acte suspect. Mme Ross croit que l’enquête sur la mort de sa fille n’a pas été effectuée correctement.

Mme Ross déplore d’ailleurs que le nom de sa fille et de toutes les autres femmes et filles autochtones disparues et assassinées n’aient pas été mis au premier plan dans le rapport.

Bernadette Smith, députée néodémocrate à l’assemblée législative du Manitoba, estime que le travail doit commencer maintenant.

La soeur de Mme Smith, Claudette Priscilla June Osborne-Tyo, est disparue à Winnipeg en 2008. La famille avait reçu un message vocal de la jeune femme de 21 ans, dans lequel elle disait être dans un motel avec un homme qu’elle ne connaissait pas, ajoutant qu’elle avait peur. La police avait rapidement été contactée, mais une enquête n’avait été ouverte que dix jours plus tard, selon Mme Smith.

Mme Osborne-Tyo n’a jamais été retrouvée.

Chaque gouvernement, communauté, organisation et citoyen a un rôle à jouer pour s’assurer que les femmes et les filles autochtones soient en sécurité, a indiqué Hilda Anderson-Pyrz, qui travaille avec des familles de victimes disparues ou assassinées dans le nord du Manitoba.

Les Autochtones connaissaient déjà la plupart des informations contenues dans le rapport, a-t-elle ajouté. La soeur de Mme Anderson-Pyrz est aussi morte dans des circonstances nébuleuses.

« Nous ne pouvons plus avoir de l’inaction, car chaque jour où il y a de l’inaction, nous perdons une femme ou une fille autochtone dans ce pays », a-t-elle soutenu.

« En tant que Canadien, tout le monde a la responsabilité de faire partie de cette solution. »

Femmes autochtones disparues : les familles des victimes réclament des mesures concrètes

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