
Rapport final de l’Enquête sur les femmes autochtones

Le parcours cahoteux d’une commission
Retour sur le parcours de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA), chargée d’élucider les causes de la violence systémique à l’égard des femmes autochtones.
3 août 2016
Le gouvernement Trudeau met en place la commission d’enquête dont la présidence est confiée à la juge autochtone Marion Buller. « Nous savons que l’enquête ne peut réparer les injustices que les Autochtones ont subies pendant des décennies, mais nous pouvons examiner ce qui est arrivé dans le passé », explique la ministre libérale de la Justice, Jody Wilson-Raybould.
1er juillet 2017
La directrice générale de la commission, Michèle Moreau, démissionne en évoquant des raisons familiales. Elle est imitée dans le courant du mois par la commissaire Marilyn Poitras, une professeure métisse, qui déplore le modèle « colonial » de l’enquête avec ses audiences et ses témoignages formels.
1er novembre 2017
Publication du rapport d’étape Nos femmes et nos filles sont sacrées, qui recommande la création d’une escouade policière nationale pouvant rouvrir des enquêtes sur des femmes autochtones assassinées ou disparues. Les commissaires proposent également d’allouer des fonds supplémentaires au soutien psychologique des familles des victimes.
11 janvier 2018
La successeure de Michèle Moreau, Debbie Reid, quitte ses fonctions trois mois après son entrée en poste. Elle devient ainsi la treizième démissionnaire de la commission d’enquête en un peu plus d’un an. Les familles des victimes critiquent notamment les commissaires en raison de la lenteur de l’enquête et de sa désorganisation.
19 mars 2018
La présidente de la commission, Marion Buller, réclame un budget additionnel de 50 millions de dollars et un délai supplémentaire de deux ans pour réaliser son mandat. Elle obtient plutôt une courte prolongation de six mois.
25 juin 2018
La commissaire de la Gendarmerie royale du Canada, Brenda Lucki, présente ses excuses aux familles des victimes. « Je déplore sincèrement que pour nombre d’entre vous, la GRC n’ait pas été à la hauteur comme service de police pendant cette terrible épreuve dans votre vie. »
31 mai 2019
Radio-Canada met la main sur le rapport final de la commission, un document de 1192 pages. On y qualifie notamment de « génocide canadien » le sort réservé aux Autochtones du pays, et tout particulièrement aux femmes.
3 juin 2019
Date du dépôt officiel du rapport final sur les femmes autochtones disparues et assassinées.
Dave Noël