Ottawa veut une réforme de l’OIF

«À l’aube du 50e de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Canada veut qu’on se penche sur une réforme de l’organisation», a mentionné, mercredi, Mélanie Joly, ministre responsable de la Francophonie.
Photo: Adrian Wyld La Presse canadienne «À l’aube du 50e de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Canada veut qu’on se penche sur une réforme de l’organisation», a mentionné, mercredi, Mélanie Joly, ministre responsable de la Francophonie.

Plus de transparence, une gouvernance renforcée et une gestion plus rigoureuse : Ottawa souhaite une « réforme » de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) d’ici deux ans. Et ce sera là le coeur du mandat de Catherine Cano, nouvelle numéro 2 de l’organisation.

« À l’aube du 50e de l’OIF, le Canada veut qu’on se penche sur une réforme de l’organisation, qu’on trouve des façons d’agir avec une plus grande transparence et efficacité, et qu’on renforce sa gouvernance, a énuméré mercredi Mélanie Joly, ministre responsable de la Francophonie. Le poste d’administratrice [qu’occupera Mme Cano à compter d’avril] s’inscrit dans cette volonté d’améliorer à long terme l’OIF. »

La ministre québécoise des Relations internationales et de la Francophonie, Nadine Girault, pense de même. « Mme Cano est une gestionnaire de carrière qui sera à un poste-clé essentiel pour assurer une gestion rigoureuse et transparente de l’organisation », a-t-elle souligné devant un parterre d’intervenants de la Francophonie réunis à Montréal pour souligner la nomination de Catherine Cano.

L’ancienne cadre de Radio-Canada et grande patronne de la chaîne CPAC a elle aussi mis en avant le fait que son « mandat sera dévoué à exercer la plus grande rigueur pour assurer une saine gestion » de l’OIF. « Mon objectif est d’utiliser chaque dollar pour qu’il soit investi dans des programmes importants » qui auront de l’impact pour renforcer la francophonie, a-t-elle affirmé.

Pas de critique contre Michaëlle Jean

 

Tout cela est dit dans un contexte connu : celui du règne controversé de Michaëlle Jean comme secrétaire générale de l’OIF (2015-2019). Le mandat de Mme Jean a été émaillé de polémiques sur des dépenses jugées excessives. Québec et Ottawa se sont notamment opposés à l’été 2017 à un projet défendu par Mme Jean, dont la gestion n’était pas assez « efficiente et transparente » aux yeux des deux gouvernements.

Mercredi, les trois femmes ont soigneusement évité les critiques directes envers Michaëlle Jean. Mélanie Joly a mis en relief le fait que Mme Jean a beaucoup fait pour l’égalité entre les hommes et les femmes et la promotion de la démocratie dans certains pays. Catherine Cano a pour sa part mentionné qu’elle n’a « pas de commentaire à faire sur son règne autre que : des choses ont été faites ».

Selon elles, il ne faut pas voir dans les demandes de réforme une manière de se distancer de Mme Jean, dont la candidature à un deuxième mandat avait initialement été soutenue par Québec et Ottawa. « Ce qu’on voit à l’OIF, on le voit aussi à l’ONU, a dit Mélanie Joly. Il y a une demande de la part de tous les États membres d’avoir accès à plus de transparence et d’avoir les meilleurs processus de gestion » possible. « C’est une évolution normale, et l’OIF ne fait pas exception », a renchéri Nadine Girault.

Mme Cano a été choisie mardi comme administratrice par la nouvelle secrétaire générale de l’OIF, la Rwandaise Louise Mushikiwabo.

À voir en vidéo