Maxime Bernier aura un adversaire de taille dans sa circonscription

Le chef du nouveau Parti populaire du Canada, Maxime Bernier
Photo: Adrian Wyld La Presse canadienne Le chef du nouveau Parti populaire du Canada, Maxime Bernier

C’est un producteur laitier qui se présentera pour les conservateurs en Beauce dans la circonscription du chef du nouveau Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, qui s’oppose fermement au système de la gestion de l’offre défendu par les agriculteurs.

Le chef conservateur, Andrew Scheer, était à Saint-Elzéar samedi matin pour annoncer que Richard Lehoux, un ancien président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), se présenterait sous la bannière conservatrice aux prochaines élections d’octobre.

En plus de ses responsabilités à la FQM, Richard Lehoux a été maire de Saint-Elzéar pendant 19 ans. Il avait cédé sa place en 2017 pour redevenir agriculteur à temps plein.

Maxime Bernier représentait le Parti conservateur aux dernières élections, mais il a depuis claqué la porte du parti, jugeant que ses opinions étaient trop éloignées des siennes.

 

La gestion de l’offre fera sans doute partie des débats de la campagne, puisque M. Lehoux a été producteur laitier pendant 35 ans, et que le député actuel veut abolir ce système.

Selon M. Lehoux, cette position pourrait nuire à son adversaire dans cette circonscription rurale.

« Moi je ne sais pas où M. Bernier avait consulté pour sortir cette position-là, d’autant plus que sa région est la deuxième en importance en production laitière », a-t-il déclaré en entrevue téléphonique.

M. Bernier juge qu’avec la gestion de l’offre, la population paie trop chèrement ses produits laitiers, ses œufs et sa volaille, mais selon M. Lehoux, cet argument ne tient pas la route.

« On va dans des pays où ce qu’il y avait de la gestion de l’offre qui a été abolie […] Ce n’est pas du tout la réalité qui se passe. Quand on dit que c’est beaucoup moins cher, ce n’est pas vrai », a-t-il fait valoir.

Bernier prêt à débattre

Maxime Bernier a déclaré en entrevue qu’il n’était pas surpris que le Parti conservateur « qui supporte le cartel de l’UPA, de la gestion de l’offre » ait choisi un producteur laitier contre lui. Et il s’est dit prêt à débattre de cette question en campagne.

« Ce cartel-là donne des privilèges aux producteurs laitiers aux dépens de la population. C’est le Robin des bois à l’envers. On taxe les pauvres pour donner aux riches producteurs », a-t-il argué.

M. Bernier s’est d’ailleurs dit flatté que le Parti conservateur dépense tant d’énergie dans sa circonscription.

« C’est un peu un compliment pour moi, a-t-il soutenu en entrevue téléphonique. Ça veut vraiment dire qu’ils ont peur du succès du Parti populaire. »

Une chaude lutte s’annonce

M. Lehoux reconnaît que ce sera un défi de ravir le siège de Maxime Bernier, qui est élu sans interruption depuis 2006.

Aux dernières élections, M. Bernier avait remporté la circonscription avec plus de 58 pour cent des voix.

« J’ai eu toutes sortes de défis, en fin de compte, dans ma carrière politique municipale qui m’ont amené à être président de la FQM, je me dis qu’on est capables de relever ce défi-là », a indiqué M. Lehoux.

Maxime Bernier a assuré qu’il ne tenait rien pour acquis, mais il paraît optimiste sur sa réélection même s’il n’a pas le Parti conservateur derrière lui.

« La machine conservatrice, c’était la machine Maxime Bernier. Les bénévoles qui ont travaillé pour moi en 2015 sont les mêmes qui vont travailler pour moi lors de mon élection en 2019 », a-t-il souligné.

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