D’autres critiques contre le commissaire des débats

L’Association canadienne des journalistes dénonce à son tour la nouvelle commission des débats des chefs créée par le gouvernement Trudeau.
L’organisme indépendant sera présidé par le commissaire David Johnston, qui choisira un format de débat dans chaque langue officielle et qui pourra avoir son mot à dire quant aux thèmes ou au modérateur de ces joutes oratoires.
« Ce devrait être la presse libre qui décide comment sont organisés les débats », martèle la présidente de l’ACJ Karyn Pugliese au Devoir. « Le gouvernement n’a pas de rôle à jouer là-dedans. »
Mme Pugliese craint en outre que le public n’ait pas confiance en un débat des chefs organisé par l’État. « Ce sera très dur pour un membre du public de regarder un débat organisé par un commissaire nommé par le gouvernement, et de croire réellement qu’il s’agit d’un débat libre et ouvert », fait valoir la présidente de l’association. « Et c’est une ligne qui doit être tracée. Et ils [le gouvernement] ne devrait pas l’outrepasser. »
La ministre libérale des Institutions démocratiques, Karina Gould, a annoncé la création de la commission des débats des chefs mardi. La Fédération professionnelle des journalistes du Québec s’est aussitôt dite « très mal à l’aise ». « C’est incompatible avec l’idée qu’on se fait d’une liberté de la presse », déplorait son président Stéphane Giroux, en début de semaine.