Appel à la concertation des leaders féminins par Chrystia Freeland

La ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland accueillera ses homologues féminines à Montréal au mois de septembre, a appris Le Devoir. La métropole sera l’hôte de la toute première rencontre du genre.
Chrystia Freeland compte profiter du passage de ses collègues à New York, pour l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre, pour les convaincre de faire d’abord un crochet par Montréal afin de participer à sa rencontre internationale les 21 et 22 septembre. De la trentaine de ministres des Affaires étrangères féminines dans le monde, le Canada espère en attirer au moins une vingtaine.
« On a vu une augmentation du nombre de femmes ministres des Affaires étrangères. On a remarqué que leur approche est différente, leur perspective est différente », explique le porte-parole de la ministre Freeland, Adam Austen.
Les diplomates ont par exemple eu des échos bien différents de situations de conflits dans leur pays, de la part de leurs concitoyennes qui ont été combattantes ou victimes d’agressions.
« Le but de cette rencontre, c’est de trouver des façons de promouvoir non seulement le leadership au féminin, mais aussi les approches que prennent les femmes face aux conflits ou face aux enjeux internationaux. Et de discuter, en groupe, de leurs expériences », détaille M. Austen.
La réunion canadienne avait été promise par Chrystia Freeland et son homologue de l’Union européenne, Frederica Mogherini, le printemps dernier. Les deux diplomates avaient alors argué que « la promotion de l’égalité des genres est essentielle pour notre prospérité ainsi que pour la paix et la sécurité dans le monde ».
« La réunion des femmes ministres des Affaires étrangères offrira une occasion unique de renforcer cet engagement à travers une discussion générale sur les principaux enjeux auxquels est confronté le monde, comme la paix et la sécurité, le changement climatique et le terrorisme, en plus de mettre en avant la perspective des leaders féminines », a précisé M. Austen au Devoir mardi.
La réunion devrait rassembler des chefs de la diplomatie des quatre coins de la planète.
Outre le Canada et l’Union européenne, sept pays d’Europe ont confié leur ministère des Affaires étrangères à une femme — notamment la Suède et la Norvège —, tout comme l’ont fait le gouvernement australien et cinq pays d’Afrique — dont l’Afrique du Sud, le Ghana et le Kenya.
Dix pays d’Amérique latine ont aussi une diplomate en chef à l’heure actuelle — dont la Colombie, la Jamaïque et le Honduras —, de même que cinq pays d’Asie — entre autres l’Inde et l’Indonésie.
Des 29 ministres femmes en poste aujourd’hui, quatre pourraient cependant perdre leur poste en raison d’élections prochaines.
La ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo, brigue quant à elle le poste de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie qu’occupe actuellement la Québécoise Michaëlle Jean. L’élection se tiendra en octobre.
Chrystia Freeland est seulement la troisième femme à occuper le poste de ministre des Affaires étrangères au Canada et la première politicienne libérale. Elle a été précédée des progressistes-conservatrices Flora MacDonald (sous Joe Clark en 1979-1980) et Barbara McDougall (sous Brian Mulroney puis Kim Campbell, de 1991 à 1993).