Système de paie Phénix: le feu vert n’aurait jamais dû être donné, selon le VG

Le système de paie Phénix n’a pas été testé avant sa mise en oeuvre pour savoir s’il était prêt à être utilisé, constate le vérificateur général du Canada, Michael Ferguson, dans un rapport accablant dévoilé mardi.
« Nous avons conclu que le projet Phénix a été un échec incompréhensible de gestion et de surveillance de projet. Les cadres responsables de Phénix ont donné la priorité à certains aspects, comme les limites du budget et le calendrier, au détriment d’autres aspects essentiels tels que la fonctionnalité et la sécurité », écrit-il.
Il écorche le ministère des Services publics et Approvisionnement du Canada, dont les cadres n’ont pas fourni « une information complète et exacte » aux sous-ministres. Ils ont même annulé un projet pilote pour tester le système dans un ministère, ce qui aurait pu éviter le fiasco que l’on connaît aujourd’hui.
La décision de donner le feu vert était donc « déraisonnable », juge le vérificateur général d’autant plus que Services publics et Approvisionnement Canada n’a pas tenu compte des mises en garde émises par le Centre de paie de Miramichi.
Cette erreur a coûté jusqu’à maintenant des centaines de millions de dollars au gouvernement et des dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux vivent des problèmes de paie importants avec tout le stress que cela comporte. Un fait d’autant plus troublant que Phénix a été mis en oeuvre « sans être pourvu des fonctions essentielles au traitement de la paie », note M. Ferguson.
Services publics et Approvisionnement Canada a également omis de consulter les ministères touchés durant la phase de développement du logiciel pour s’assurer qu’il répondait à leurs besoins.
Résultat : le système Phénix s’est avéré inefficace et plus coûteux que l’ancien système de paie qui était en place depuis 40 ans pour traiter la rémunération des 290 000 fonctionnaires fédéraux.
Le vérificateur général émet cinq recommandations, dont celle de créer un mécanisme de surveillance pour les projets informatiques de grande envergure. Le ministère de l’Approvisionnement et des Services publics et le Secrétariat du Conseil du Trésor les ont toutes acceptées.