Paul Martin recevra le dalaï-lama

Le premier ministre Paul Martin a accepté de rencontrer le dalaï-lama lors de sa visite au Canada du 19 avril au 5 mai, malgré les pressions exercées par le gouvernement chinois. C'est la première fois qu'un dirigeant canadien décide de rencontrer le chef spirituel du Tibet.

Le bureau du premier ministre affirme cependant que le but de cette rencontre est «spirituel», et non «politique». Le dalaï-lama, qui est considéré comme étant un être divin par le peuple tibétain, doit visiter Vancouver, Toronto et Ottawa. Le discours qu'il donnera dans la capitale canadienne, intitulé Vivre la paix, est l'unique événement prévu durant son séjour.

La semaine dernière, l'ambassade chinoise à Ottawa avait exhorté le premier ministre canadien à ne pas rencontrer le Prix Nobel de la paix, «de quelque manière que ce soit, sinon [il prend le risque] de bouleverser les relations bilatérales ou de leur causer du tort». La Chine est le quatrième marché commercial du Canada en importance et considère le dalaï-lama comme un être «dangereux».

Le directeur des communications au bureau du premier ministre, Mario Lague, soutient que M. Martin accorde une grande valeur aux échanges économiques avec la Chine — qui atteignent environ 20 millions par année —, mais qu'il souhaite malgré tout rencontrer le leader spirituel.

Par ce geste, M. Martin se distingue une fois de plus de son prédécesseur Jean Chrétien. M. Chrétien a dirigé de nombreuses missions commerciales en Chine, sans jamais accepter de rencontrer le chef spirituel des Tibétains.

Le dalaï-lama mène depuis plusieurs années un combat sans relâche pour l'indépendance du Tibet de la Chine. Il s'est exilé en 1959 de sa terre natale pour assurer sa sécurité et habite désormais dans le nord de l'Inde. Le chef spirituel représente le dernier espoir pour le peuple tibétain d'obtenir l'indépendance de la Chine, qui a envahi et annexé le territoire en 1951.

Avec AFP et Canadien Press

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