Martin à Washington: vers un scrutin automnal?
Le premier ministre Paul Martin rencontrera le président américain George W. Bush à Washington les 29 et 30 avril prochains, une décision qui relance les conjectures autour de la date possible des élections et, en particulier, d'un scrutin automnal.
Ce voyage permettra aux deux hommes d'aborder certains problèmes bilatéraux et internationaux, dont Haïti, le bois d'oeuvre et l'embargo sur le boeuf canadien. Mais pour M. Martin, il s'agit aussi d'une occasion de montrer qu'il gouverne bel et bien et ne fait pas seulement campagne.«Nous sommes ici pour gouverner et nous allons gouverner. [...] La rencontre avec le président Bush est dans cette optique», a-t-il dit lors de son passage à Rimouski hier, ajoutant: «On va avoir des élections en temps et lieu.»
Ce message traduit son désir de voir les Canadiens le juger sur sa capacité de gouverner plutôt que sur le scandale des commandites. Pour ce faire, son gouvernement a besoin de temps car, à part le projet de loi sur les dénonciateurs, il n'a rien présenté de neuf au Parlement. La réforme démocratique prend du temps à se concrétiser. Le budget est vite tombé dans l'ombre. Dans les dossiers des affaires autochtones et de la santé, on n'a pour l'instant que des promesses de pourparlers à mettre en avant.
Son voyage dans la capitale américaine signifie aussi que les élections ne pourront pas être déclenchées avant le début du mois de mai pour un scrutin le 14 ou le 21 juin. Le lundi 7 juin est à exclure à cause du sommet du G8, qui commence dès le lendemain.
Si ces scénarios ne sont pas retenus, on parle alors d'une campagne automnale, après la tenue de la conférence des premiers ministres sur la santé. M. Martin donnait pourtant l'impression de vouloir déclencher les élections dès ce printemps, malgré le scandale des commandites. Il a multiplié les voyages à travers le pays. Il était encore en Ontario lundi et mardi ainsi qu'au Québec hier et aujourd'hui. Mais les derniers sondages, particulièrement mauvais au Québec, lui prédisent encore un gouvernement minoritaire.
Selon un de ses proches conseillers, l'équipe Martin se donne entre trois et quatre semaines pour prendre une décision définitive au sujet des élections. Une fois, en somme, qu'elle aura les sondages du parti en main.