«Barbie du climat»: un député conservateur s’excuse auprès de la ministre McKenna

Le chef conservateur Andrew Scheer a refusé de condamner en Chambre des propos tenus par un de ses députés, qui a affublé la ministre de l’Environnement, Catherine McKenna, du titre de « Barbie du climat ».
Le député en question, l’ancien ministre Gerry Ritz, a fait acte de contrition tard mardi soir sur Twitter, peu après avoir publié un gazouillis où il comparait la ministre du gouvernement libéral à la célèbre poupée de Mattel. « Je m’excuse pour l’utilisation du mot Barbie, cela ne reflète pas le rôle que la ministre joue », a écrit le vétéran député de la Saskatchewan, qui a récemment annoncé son départ prochain de la vie politique.
« Employez-vous ce langage sexiste au sujet de votre fille, de votre mère, de votre soeur ? Nous avons besoin de davantage de femmes en politique. Vos commentaires sexistes ne nous arrêteront pas », avait réagi Catherine McKenna sur le réseau social.
L’affaire a rebondi à la Chambre des communes dès les premières minutes de la période des questions, mercredi après-midi. Le gouvernement libéral, qui se faisait accuser depuis lundi par l’opposition d’avoir élaboré une réforme fiscale nuisible aux femmes entrepreneurs, a envoyé au front le ministre des Ressources naturelles, Jim Carr.
Aux trois questions d’ouverture du chef conservateur Andrew Scheer, il a répondu en réclamant une condamnation des propos de Gerry Ritz ainsi que des excuses formelles devant les députés de la Chambre.
Ce fut en vain. Le leader conservateur n’a pas accédé à cette demande répétée. « Je suis vraiment déçu que, de nos jours, des commentaires de la sorte ne soient pas immédiatement dénoncés par le chef du parti », a lâché le ministre Carr en mêlée de presse après la séance.
« Le Parti conservateur, sous ce nouveau leadership, aimerait nous faire croire que les choses ont changé, que le ton sera plus positif, mais l’inaction que nous avons vue aujourd’hui en Chambre de la part du chef montre que peu de choses ont changé », a renchéri sa collègue Maryam Monsef, ministre de la Condition féminine.
En début de journée, les députées conservatrices Michelle Rempel et Sylvie Boucher ont critiqué — la première l’a fait plus ou moins directement — le commentaire de Gerry Ritz, qui doit quitter son siège en octobre.
Ce n’était pas la première fois que la ministre McKenna, très active sur les réseaux sociaux, se faisait traiter de « Barbie du climat ». Le média The Rebel, dont les conservateurs se sont récemment dissociés, a cherché à populariser le qualificatif dès 2016.