Encore plus de réfugiés à la frontière québécoise

La tendance se poursuit : le nombre de demandeurs d’asile entrés de façon illégale au Canada a de nouveau augmenté le mois dernier. Et ce, en quasi-totalité au Québec, où le nombre d’entrées a bondi de 50 % entre les mois de février et mars.
Le ministère de l’Immigration et de la Citoyenneté a dévoilé ses données les plus récentes mercredi. Au mois de mars, 887 demandeurs d’asile ont traversé la frontière de façon illégale au Canada — en évitant les postes frontaliers. De ce nombre, 645 l’ont fait au Québec. Or, en février la GRC avait intercepté 432 demandeurs d’asile entrés de la même façon au pays, et 245 en janvier.
Ce type de traversée a également augmenté au Manitoba, mais beaucoup moins — 170 entrées illégales au mois de mars, contre 142 en février et 19 en janvier. En Colombie-Britannique, la GRC a attrapé 71 demandeurs d’asile évitant les postes frontaliers, contre 84 en février et 46 en janvier.
Des 1860 personnes entrées de façon irrégulière depuis le début de 2017 pour réclamer l’asile au Canada, depuis les États-Unis, 1321 l’ont fait en sol québécois.
Pour les trois premiers mois de l’année, l’Agence des services frontaliers a traité un total de 1885 demandes d’asile aux points d’entrée terrestres du Québec, comparativement à 2500 pour l’ensemble de l’année 2016 — ce qui inclut les demandes d’individus ayant franchi la frontière tant de façon illégale que légale.
Le gouvernement fédéral reconnaît qu’il constate, depuis quelques mois, une augmentation considérable du nombre d’entrées irrégulières au pays. Mais il martèle qu’il est trop tôt pour statuer que cette tendance est là pour rester ou qu’elle découle des politiques du président américain, Donald Trump.
Fuir
L’opposition néodémocrate se dit cependant convaincue que ces demandeurs d’asile traversent de façon dangereuse la frontière, en pleins champs, pour fuir le virage du président Trump en immigration et éviter l’entente de tiers pays sûrs.
En vertu de celle-ci, un demandeur d’asile est obligé de faire sa demande aux États-Unis s’il y a mis les pieds en premier — à moins de parvenir à faire une nouvelle demande en sol canadien en étant entré au pays en évitant un poste frontalier.