Une situation politique et des priorités différentes

Le premier ministre Justin Trudeau au Japon
Photo: Stephane de Sakutin Agence France-Presse Le premier ministre Justin Trudeau au Japon

Faut-il s’étonner que Justin Trudeau et son équipe aient plus voyagé pendant leur première année au pouvoir que Stephen Harper et ses ministres ? Non, de l’avis de conseillers politiques conservateurs et libéraux.

Tom Flanagan et Andrew MacDougall, qui ont respectivement été proche conseiller et directeur des communications de Stephen Harper, insistent pour rappeler que ce dernier dirigeait un gouvernement minoritaire en 2006.

 

« C’est vraiment votre première préoccupation que de rester au pouvoir. Et pour cela, il faut être ici », dit M. Flanagan.

Un vote à la Chambre des communes est vite perdu, alors on ne peut se permettre d’avoir trop d’absents pendant de longues périodes.

M. Flanagan rappelle le cas du gouvernement minoritaire libéral de février 1968, qui avait perdu un vote et était menacé d’être renversé alors que le premier ministre, Lester B. Pearson, était à l’étranger.

M. Pearson avait réussi à traverser la crise parlementaire et à rester en poste, « mais cela avait été gênant ».

 

Scène internationale

Andrew MacDougall estime aussi que cette différence dans les frais de déplacement traduit « une différence évidente entre les deux hommes. Trudeau adore la scène internationale, probablement parce que la scène internationale l’aime.

« M. Harper ne s’est jamais vraiment soucié de ce que pensait la planète et il n’a jamais senti le besoin de s’adresser au monde à moins qu’il ait un message important à livrer, comme au G20 pendant la crise économique de 2008-2009 ou à Davos en 2012. »

Ordre du jour différent

 

Jocelyn Coulon partage cet avis. Ce spécialiste des questions internationales, qui a servi pendant un an comme conseiller du ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion, souligne que la différence des frais de déplacement témoigne d’un ordre du jour différent.

« Le gouvernement avait annoncé une diplomatie beaucoup plus active que celle des conservateurs, d’où sans doute le nombre plus élevé de déplacements. »

Ceci dit, autant M. Coulon que M. MacDougall mettent en garde contre les comparaisons hâtives. Les cinq premiers mois de mandat de M. Trudeau et ceux de M. Harper n’ont pas été similaires. Ceux de M. Trudeau ont été le théâtre d’un grand nombre de sommets internationaux, ce qui n’a pas été le cas pour M. Harper.

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