L’armée canadienne réitère son engagement contre la torture

Le président américain a beau avoir envie de recourir de nouveau à la torture, l’armée canadienne martèle qu’elle ne lui emboîtera pas le pas.
« La torture est contraire au code de conduite des Forces armées canadiennes. Cela va à l’encontre de la Convention de Genève. Nos membres des Forces armées canadiennes sont formés à ne pas prendre part à toute forme de torture de détenus, ou de qui que ce soit d’autre d’ailleurs », a fait valoir jeudi le brigadier-général Shane Brennan, commandant de la Force opérationnelle interarmées déployée au Koweït.
« Cela va à l’encontre des convictions des Forces armées canadiennes. Alors, nous ne prendrons pas part à une quelconque activité de ce genre, a-t-il insisté lors d’une téléconférence avec les médias. Je ne peux pas présumer de ce qui pourrait advenir dans le futur. Mais nous savons quelles sont nos valeurs, nous savons quel est notre code de conduite, et nous allons poursuivre en vertu de ceux-ci. »
Une garantie répétée par le bureau du ministre de la Défense Harjit Sajjan. « Le Canada est signataire de bon nombre de traités qui interdisent la torture et nous allons respecter nos lois, les lois internationales, et respecter les droits de la personne. »
Le Canada n’a pas fait de prisonniers en Irak, « et il est très improbable que cela se produise dans le cadre de cette opération », a expliqué le major Steven Neta, porte-parole de la Défense. Les forces canadiennes déployées en Irak y ont été dépêchées pour offrir conseil et assistance aux forces locales. Si elles venaient à capturer des insurgés, ceux-ci « seraient traités conformément aux obligations juridiques canadiennes et internationales », a argué le major Neta.
Lorsqu’un détenu canadien est transféré à une autorité étrangère, le chef d’état-major de la Défense doit d’abord donner le feu vert s’il estime que le prisonnier ne sera pas mis en danger. On peut présumer qu’un changement de politique des Américains mènerait le patron de l’armée à avoir une lecture différente des risques courus.
Donald Trump s’est dit convaincu, en entrevue avec ABC mercredi, que la torture « fonctionne ». Invité à préciser s’il souhaiterait permettre à ses troupes d’avoir recours aux simulations de noyade, il a répondu, au sujet des insurgés du groupe armé État islamique, qu’il « faut combattre le feu par le feu ». Des leaders républicains au Congrès ont rejeté l’idée de modifier la loi américaine en ce sens.