Les sévices sexuels sur les enfants au coeur de l’enquête d’Ottawa

Sharon Acoose, violée dans son enfance, a traversé une existence marquée par la consommation de drogues et d’alcool.
Photo: Liam Richards La Presse canadienne Sharon Acoose, violée dans son enfance, a traversé une existence marquée par la consommation de drogues et d’alcool.

Le problème des sévices sexuels à l’endroit d’enfants autochtones occupera une place centrale dans l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées puisque ces agressions surviennent à une fréquence alarmante, soulignent plusieurs intervenants.

Au cours d’une enquête de La Presse canadienne qui s’est échelonnée sur plusieurs mois, plusieurs victimes et experts ont fait le lien entre les agressions sexuelles d’enfants autochtones et la vague de suicides qui secoue plusieurs communautés des Premières Nations au Canada.

Sharon Acoose avait à peine 3 ans et habitait Regina, en Saskatchewan, quand trois de ses oncles l’ont tour à tour violée.

Aujourd’hui âgée de 63 ans, elle a traversé une existence marquée par la consommation de drogues et d’alcool afin de noyer sa souffrance. Tombée dans la prostitution, elle a dû purger une peine d’emprisonnement. Ses agresseurs sont tous aujourd’hui décédés.

Les sévices sexuels et autres violences de ce type sont si fréquents dans les communautés autochtones qu’ils auront vraisemblablement une place prédominante au sein de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, dont les audiences doivent commencer au début de 2017. Le processus attirera certainement l’attention internationale, croit la commissaire en chef Marion Buller.

Fléau

 

Un total de 1181 femmes autochtones ont été assassinées ou portées disparues entre 1980 et 2012, selon la première évaluation faite par la Gendarmerie royale canadienne (GRC) sur cet enjeu, en 2014. Un an plus tard, 32 autres cas d’assassinats et 11 disparitions s’ajoutaient aux chiffres officiels.

La GRC avait par le fait même tracé un lien clair entre la violence familiale et les taux d’homicide.

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