Le NPD promet un projet de loi pour abroger la loi antiterroriste C-51

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) piaffe devant le manque d’empressement des libéraux à s’attaquer comme promis à certaines dispositions de la loi antiterroriste C-51.
Le porte-parole néodémocrate en matière de sécurité publique, Randall Garrison, affirme qu’il déposera à la première occasion un projet de loi pour abroger C-51 lors de la reprise des travaux parlementaires cet automne.
En point de presse à Ottawa mercredi, il a rappelé que les troupes de Justin Trudeau avaient voté en faveur de cette législation controversée mise de l’avant par les conservateurs, tout en promettant d’en annuler les dispositions jugées « problématiques ».
« Les Canadiens s’attendent toujours à ce que libéraux agissent pour protéger nos libertés fondamentales, a soutenu M. Garrison. Et ils savent que cela peut être fait tout en restant en sécurité. »
Près de neuf mois après l’arrivée au pouvoir des libéraux à Ottawa, rien n’a vraiment bougé dans ce dossier.
La loi C-51 permet notamment plus d’échange d’informations entre les ministères, les agences et le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS). Elle facilite par ailleurs les arrestations préventives et élargit l’interdiction de vol pour les personnes représentant une menace terroriste.
Agence d'espionnage canadienne
Les pouvoirs de l’agence d’espionnage canadienne sont également accrus. Tant le NPD que le Parti libéral du Canada (PLC) s’étaient inquiétés de la faiblesse de l’agence chargée de superviser les actions du SCRC, le Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS).
« L’une de nos principales préoccupations était que C-51 élargissait tellement la définition de menace à la sécurité nationale que cela pouvait potentiellement toucher plusieurs formes de dissidence légitime », a souligné M. Garrison.
Dans leur plateforme électorale, les libéraux se sont engagés à garantir que tous les mandats du SCRS respectent la Charte canadienne des droits et libertés. Ils ont également promis de clarifier les définitions trop vagues du projet de loi, incluant celle de « propagande terroriste ».
Ils entendaient également créer un comité de surveillance de la sécurité nationale qui rassemblerait tous les partis. Le gouvernement a bien déposé un projet de loi pour mettre sur pied ce comité, mais M. Garrison ne le juge pas assez indépendant, puisqu’il se rapporte au premier ministre et non à la Chambre des communes.
M. Garrison a signalé vouloir des programmes de contre-radicalisation efficaces et souhaiter que les forces policières disposent de toutes les ressources nécessaires pour mener leurs activités.