Trudeau songe à moderniser le rôle du conjoint du premier ministre

Sophie Grégoire dit recevoir plusieurs demandes de participation à des événements auxquels elle ne peut assister, faute de soutien suffisant.
Photo: Cliff Owen Associated Press Sophie Grégoire dit recevoir plusieurs demandes de participation à des événements auxquels elle ne peut assister, faute de soutien suffisant.

Les conjoints de premier ministre devraient pouvoir profiter de davantage de ressources pour remplir leur rôle, sans pour autant qu’un modèle officiel leur soit imposé, selon Justin Trudeau. Le premier ministre a confirmé mercredi que son gouvernement étudiait la possibilité de bonifier l’aide offerte à Sophie Grégoire pour qu’elle s’acquitte de ses fonctions.

L’épouse de M. Trudeau s’était dite débordée, en entrevue avec Le Soleil le mois dernier, inondée qu’elle est de demandes pour participer à divers événements caritatifs. « Je voudrais être partout, mais je ne peux pas. J’ai trois enfants à la maison, puis j’ai un mari qui est premier ministre. J’ai besoin d’aide. J’ai besoin d’une équipe pour m’aider à servir les gens », avait-elle affirmé. À l’heure actuelle, Mme Grégoire peut compter sur une adjointe. Des employés du bureau du premier ministre peuvent également lui prêter main-forte de façon ponctuelle.

Un rôle ouvert

 

M. Trudeau estime-t-il qu’il est temps de permettre au conjoint d’un premier ministre de jouer un rôle plus officiel en lui offrant davantage de ressources ? Il juge que oui. M. Trudeau s’est dit « très fier » du travail de son épouse pour diverses causes, notamment la lutte contre les troubles alimentaires. « Et nous travaillons pour nous assurer qu’elle va pouvoir continuer de faire le travail qu’elle fait », a confirmé le premier ministre lors d’une conférence de presse mercredi à l’occasion de la fin de la session parlementaire.

« Mais nous reconnaissons aussi que le choix devrait être libre. On ne devrait pas imposer à de futurs premiers ministres et à leurs époux de devoir suivre un modèle particulier. Je pense que les gens reconnaissent que différentes familles vont avoir différentes solutions, différentes capacités. Et de garder une certaine flexibilité pour répondre à la façon dont on veut servir, je pense que c’est une bonne chose », a fait valoir Justin Trudeau.

À son bureau, on reconnaît que Mme Grégoire est très demandée. « C’est pourquoi nous continuons d’étudier des façons de nous assurer qu’elle soit épaulée aux événements officiels auxquels elle participe, de même que de nous assurer que la correspondance envoyée par des Canadiens partout au pays soit triée et obtienne une réponse dans un délai convenable », a expliqué un porte-parole du premier ministre.

Bilan de fin de session

 

Le premier ministre a par ailleurs dressé un bilan élogieux de ses sept premiers mois et demi au pouvoir. Sa promesse électorale principale, a-t-il rappelé, était d’aider la classe moyenne, et trois réalisations lui permettent à son avis de clamer « mission accomplie » : la refonte de la grille fiscale, la mise en place d’une nouvelle Allocation canadienne pour les enfants (ACE) et la bonification du Régime de pensions du Canada.

« Nous avons passé les sept derniers mois à faire ce que nous avions dit que nous ferions, a déclaré M. Trudeau. Mais le plus important c’est que des millions de Canadiens bénéficient déjà de ces promesses tenues. »

Mesures à venir

Dans les faits, seule la refonte de la grille fiscale est déjà en vigueur. Les revenus compris entre 45 000 $ et 90 000 $ sont moins imposés, tandis que ceux au-delà de 200 000 $ le sont davantage. La nouvelle ACE, plus généreuse pour neuf familles sur dix, ne commencera à être versée qu’en juillet, si le Sénat adopte comme prévu la loi de mise en oeuvre budgétaire. Quant au Régime de pensions du Canada, l’entente conclue lundi entre Ottawa et huit provinces (sauf le Manitoba et le Québec) n’entrera que progressivement en vigueur à compter de 2019.

Lors de son propre bilan de session plus tôt cette semaine, le NPD avait fait valoir que les libéraux n’ont pas autant de réalisations à leur actif que ce qu’ils prétendent. « Le niveau de pauvreté, le niveau d’endettement des ménages, l’érosion des bons emplois, toutes ces choses n’ont pas changé », avait soutenu le député Peter Julian.

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