La Réserve doit compter plus d’effectifs et se consacrer aux urgences nationales

Un soldat des Forces armées canadiennes
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Un soldat des Forces armées canadiennes

Ottawa — Le nouveau gouvernement libéral devrait augmenter de manière substantielle les effectifs à temps partiel des Forces armées canadiennes et changer leur mandat, a appris un comité sénatorial, lundi.

John Selkirk, un lieutenant-colonel à la retraite et membre du groupe Reserves 2000, a affirmé que l’armée de terre devrait compter au moins 45 000 réservistes et que ces derniers devraient se consacrer aux interventions en cas d’urgence nationale, dont les désastres naturels et même les cyberattaques.

Il n’a pas précisé combien de soldats à temps partiel l’aviation et la marine du Canada auraient besoin.

Une telle hausse constituerait un changement majeur étant donné que les trois branches des Forces armées canadiennes ne disposent actuellement que de 21 000 soldats à temps partiel, soit environ 19 % de moins que l’effectif théorique.

Le rôle traditionnel des réservistes est de remplacer les unités des forces régulières déployées outre-mer dans le cadre d’opérations militaires ou de missions de maintien de la paix. M. Selkirk a cependant dit croire que les futures menaces à la sécurité du pays ne proviendraient pas de l’extérieur, mais bien de l’intérieur, sous forme d’attentats terroristes ou de catastrophes naturelles.

Des réservistes moins bien traités

 

Le rapport ministériel de rendement de la Défense nationale, qui a été présenté au Parlement à la fin du mois de janvier, montre une diminution du nombre de réservistes, d’un taux de départ plus élevé que prévu et des problèmes pour atteindre les quotas en matière de recrutement.

John Selkirk a déclaré devant le Comité de la sécurité nationale et de la défense du Sénat que les recruteurs passaient la majeure partie de leur temps à convaincre les gens de se joindre aux forces régulières et que les personnes souhaitant s’engager à temps partiel devaient franchir de nombreux obstacles bureaucratiques.

L’une des raisons expliquant le déclin de la Réserve est le fait que les budgets pour l’entraînement ont été considérablement réduits par l’ancien gouvernement conservateur dans ses efforts pour retrouver l’équilibre budgétaire.

M. Selkirk a confié s’être souvent demandé si le commandement des Forces armées canadiennes voulait vraiment que la Réserve soit un succès et a affirmé que si l’institution était vraiment considérée comme étant précieuse, des mesures auraient été adoptées pour éviter ce recul.

L’ombudsman de la Défense nationale et des Forces armées, Gary Walbourne, a souventreproché à l’armée de ne pas bien traiter ses réservistes, particulièrement en ce qui a trait aux soins de santé.

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