Troublant, dit Justin Trudeau

Le premier ministre Justin Trudeau juge inquiétantes les informations selon lesquelles la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a enquêté sur des journalistes et obtenu l’autorisation d’en prendre un en filature, le tout afin de démasquer leurs sources.

« Évidemment, sur ces enjeux troublants, j’attends d’en savoir un petit peu plus, mais vous pouvez être rassurés que la liberté de la presse en est une que je prends très au sérieux », a-t-il dit en conférence de presse à Ottawa, jeudi.

Le chef libéral a fait valoir que les médias jouaient un rôle essentiel pour le « bon fonctionnement de toute démocratie », et il a dit vouloir continuer à « défendre la liberté de la presse ».

Selon des informations contenues dans des documents déposés en Cour fédérale dans le dossier d’Abousfian Abdelrazik, soupçonné d’entretenir des liens avec des terroristes, la GRC a enquêté sur des journalistes de La Presse pour tenter d’identifier leurs sources confidentielles.

Avare de détails

 

La police fédérale avait même obtenu l’autorisation de filer un journaliste du quotidien de la rue Saint-Jacques, Joël-Denis Bellavance, dans l’espoir que cela puisse mener aux sources ayant coulé ces informations sensibles, une démarche qui avait été baptisée «Project Standard».

Le nouveau titulaire du portefeuille de la Sécurité publique, Ralph Goodale, s’est montré avare de détails à sa sortie du conseil des ministres.

« Comme ministre de la Sécurité publique, je dois être très prudent lorsque vient le temps de faire des commentaires sur des questions d’ordre opérationnel », a-t-il laissé tomber en mêlée de presse.

« Le principe de la liberté de presse est important pour moi, c’est important pour ce gouvernement. […] Je m’attends à ce que tous ceux qui sont dans le ministère dont je suis responsable y adhèrent aussi », a enchaîné M. Goodale.

Il n’a pas voulu dire s’il avait discuté de l’affaire avec le commissaire de la GRC, Bob Paulson.

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