Duceppe demande aux adversaires de s’engager à ne pas signer

Le chef bloquiste Gilles Duceppe demande à ses adversaires libéral et néo-démocrate, Justin Trudeau et Thomas Mulcair, de s’engager à votre contre un éventuel accord de Partenariat transpacifique si le système de gestion de l’offre en matière agricole n’est pas maintenu intégralement. Il déplore également que du côté conservateur, le message varie selon le messager.
Le chef du Bloc québécois a fait campagne à Montréal, jeudi, à la veille du dernier débat en français au réseau TVA.
« Ma crainte, c’est que le gouvernement Harper soit encore en train de sacrifier les intérêts du Québec pour servir les intérêts du Canada », a lancé M. Duceppe.
Il s’est dit d’accord avec MM. Trudeau et Mulcair qui demandent plus de transparence de la part du gouvernement Harper dans ses négociations sur le Partenariat transpacifique, mais la transparence ne suffit pas, selon lui. Il faut aller plus loin et s’engager à maintenir intégralement le système de gestion de l’offre et s’engager à refuser de ratifier un éventuel traité si jamais le système n’est pas conservé tel quel.
« Ce que je demande, c’est que chacun des chefs s’engage à ce qu’on tienne un vote à la Chambre des communes sur un éventuel Partenariat transpacifique. Je demande aussi à MM. Mulcair et Trudeau de s’engager à voter contre un tel accord si la gestion de l’offre n’est pas entièrement intacte. »
Trop d’emplois en jeu
Interrogé sur la rumeur voulant qu’une portion de 10 pour cent du marché canadien soit ouverte, à titre de concession, M. Duceppe l’a rejetée du revers de la main. Trop d’emplois dépendent de l’agriculture et particulièrement dans les régions, a-t-il rappelé. « C’est néfaste ; c’est absolument néfaste pour l’ensemble des producteurs laitiers et l’ensemble de la gestion de l’offre. »
La gestion de l’offre concerne la production d’oeufs, de volaille et de lait. Elle vise à stabiliser la production, donc l’offre, en échange d’un revenu plus stable pour les agriculteurs.
« Il y a eu une motion unanime de l’Assemblée nationale et quand c’est unanime, ça veut dire fédéraliste comme souverainiste, gauche comme droite, Parti libéral, PQ, Québec solidaire et la CAQ. C’est très clair et ça fait deux fois qu’il y a des motions unanimes de l’Assemblée nationale durant cette campagne. Et les deux fois, seul le Bloc s’est fait le haut-parleur de ces deux motions, a défendu ces deux motions et continuera à les défendre », a tonné M. Duceppe.
M. Duceppe trouve étrange, par ailleurs, que les subventions versées aux producteurs agricoles américains, elles, ne semblent pas remises en question.