Mulcair mettrait sur pied une bourse du carbone à l’échelle du Canada
Toronto — S’il est porté au pouvoir, le Nouveau Parti démocratique (NPD) établira une tarification sur les émissions de carbone afin de lutter contre les changements climatiques, a promis son chef Thomas Mulcair, dimanche.
De passage à Toronto, M. Mulcair a dévoilé le programme de son parti au chapitre de la lutte contre les changements climatiques.
Après avoir longuement décrié l’immobilisme des précédents gouvernements, tant libéraux que conservateurs, dans ce dossier, le chef néodémocrate, qui s’est engagé à fixer des objectifs nationaux ambitieux pour la réduction des émissions des gaz à effet de serre (GES), a annoncé que son gouvernement établirait une bourse du carbone. Il a dit vouloir réduire les émissions de GES de 34 % sous les niveaux de 1990 d’ici 2030, et de 80 % d’ici 2050.
Le chef néodémocrate refuse de dire à l’avance quel serait le coût de cette tarification. « C’est le marché qui déterminera le prix du carbone », a-t-il répondu aux journalistes qui l’interrogeaient à ce sujet. Les revenus seraient cédés aux provinces pour qu’elles les réinvestissent dans leurs propres programmes de lutte contre les GES.
Il a rappelé que ce système de plafonnement et d’échange avait obtenu de bons résultats dans la lutte contre les pluies acides, ajoutant que les gros pollueurs avaient commencé à trouver des solutions à ce problème lorsqu’il n’a plus été rentable pour eux d’émettre du SO2 (dioxyde de soufre) à ciel ouvert. « Ce système encourage la créativité, l’innovation et assure les résultats », a-t-il dit.
Partenaire à Paris
M. Mulcair a aussi indiqué que s’il était élu premier ministre, il irait en décembre à la conférence de Paris sur les changements climatiques (COP21) avec l’intention de bien montrer que le Canada sera dorénavant un bon partenaire qui ne posera plus d’obstacles à une entente à ce sujet. « Ce n’est pas nous qui verrouillerons l’ordre du jour ; c’est nous qui l’établirons », a-t-il affirmé. Il compte y amener une forte délégation, qui comprendra aussi des députés de l’opposition et des représentants de la société civile.
Un gouvernement néodémocrate cherchera aussi à faire adopter par la Chambre des communes le projet de loi sur la responsabilité en matière de changements climatiques qu’avait déjà déposé en vain son prédécesseur à la tête du NPD, Jack Layton.
Un gouvernement néodémocrate permettra par ailleurs aux provinces de se retirer du programme fédéral si le leur obtient des résultats égaux ou supérieurs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
« [Nous établirons] l’objectif pour le pays en entier. Je ne suis pas en faveur de réinventer la roue, a insisté M. Mulcair, en citant le Québec et l’Ontario en exemple. Mais le gouvernement fédéral doit poser des objectifs nationaux pour que le Canada fasse sa part [dans la lutte contre les changements climatiques] et cesse de tergiverser. »