Les politiciens secoués par la tragédie de l’enfant syrien noyé

On essuyait ou on retenait ses larmes, jeudi matin, sur la campagne électorale.
L’image du petit Syrien noyé et le lien de sa famille avec le Canada ont rattrapé les chefs de parti qui ont dû s’écarter des scénarios prévus pour la 33e journée sur la route et commenter la tragédie.
La famille d’Aylan Kurdi avait cherché, en vain, à se réfugier au Canada, selon la tante de l’enfant, une femme qui vit en Colombie-Britannique. Le petit garçon, son grand frère et sa mère sont morts noyés en tentant de rejoindre les côtes européennes.
Le chef conservateur Stephen Harper admet que l’image arrache le coeur, mais ce n’est pas une raison pour changer sa stratégie face à la crise des réfugiés.
La photo d’un enfant noyé, échoué sur une plage turque, et le lien de cet enfant avec le Canada où vit sa tante, ont secoué les politiciens en campagne électorale, jeudi. Mais M. Harper, tout en se disant ému, dit que l’émotion ne devrait pas mener à un changement de politique. Celle du Canada, que son gouvernement mène depuis presque 10 ans, est la bonne, selon lui.
De passage à Surrey, en Colombie-Britannique, M. Harper a vanté le fait qu’Ottawa accueille des réfugiés, fournit de l’aide humanitaire à ceux qui sont coincés dans des camps au Proche-Orient et participe à la mission militaire contre le groupe État islamique (EI).
Ses rivaux lui ont reproché de ne pas accueillir suffisamment de réfugiés syriens. Les libéraux voudraient en voir arriver 25 000, alors que les néo-démocrates se contenteraient, dans un premier temps, des 10 000 demandés par les Nations unies.
Comme la veille, M. Harper a maintenu que ce n’est pas des changements à la politique canadienne en matière d’accueil de réfugiés qui règleraient la crise humanitaire. Celle-ci, selon lui, est attribuable à la menace que représente l’EI. Le Canada a accueilli 2300 réfugiés syriens depuis qu’une guerre civile où s’affrontent, entre autres, des opposants et le président Bachar el-Assad, a commencé en Syrie.
Trudeau jette le blâme, Mulcair veut agir
Alors qu’une de ses candidates de la région de Montréal essuyait ses larmes, le chef libéral Justin Trudeau a blâmé, sans détour, le gouvernement conservateur pour le sort de la famille.
«Ce gouvernement a ignoré les requêtes des ONG canadiens, des partis d’opposition, de la communauté internationale qui, tous, croient que le Canada doit en faire plus et aurait dû en faire plus», a reproché M. Trudeau.
Manifestement ému lui aussi, M. Trudeau a renouvelé son appel pour l’accueil immédiat de 25 000 réfugiés syriens, dans un premier temps. Il a reproché à Stephen Harper et à son ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration, Chris Alexander, de s’être traîné les pieds dans ce dossier en général, et dans le cas particulier de la famille Kurdi.
«C’est à eux d’expliquer aux Canadiens pourquoi ils ont choisi de rester à l’écart alors que cette tragédie humaine prend des proportions inimaginables de l’autre côté de la mer», a-t-il dit.
Son rival néodémocrate qui, la veille, avait dit que «le Canada n’a pas fait sa part à cause des conservateurs», ne voulait plus blâmer personne, jeudi matin.
Thomas Mulcair, de passage à Toronto, retenait manifestement ses larmes en parlant de l’enfant et du désespoir de parents qui risquent la noyade pour fuir vers l’Europe. Il a réclamé que le Canada accepte tout de suite 10 000 réfugiés, comme le lui ont demandé les Nations unies.
Mais plus question de blâmer quiconque pour cette tragédie.
«Il est trop facile de blâmer. Il est le temps de passer à l’action», a-t-il répété à quelques reprises.
Le Bloc québécois tenait un discours semblable. Alors que Gilles Duceppe fait campagne en Abitibi, son parti a diffusé un communiqué, proposant une trêve. «Plutôt que de jeter le blâme sur les uns ou les autres, il me semble que nous devrions tous parler d’une même voix. Il ne s’agit pas d’une question partisane ou électorale, il s’agit d’un impératif humanitaire», peut-on lire dans une citation attribuée à un candidat bloquiste: Charles Mordret.
Le chef conservateur semblait, lui, vouloir s’accorder une trêve de sa campagne. Stephen Harper a annulé son événement prévu le matin, à Surrey, en Colombie-Britannique. Son parti n’a pas expliqué la raison de l’annulation. Mais l’événement suivant devait être remplacé par une déclaration sur la crise, suivie d’un point de presse.
Son ministre Jason Kenney qui a tenu le portefeuille de l’Immigration avant le ministre actuel, a, lui aussi, annulé un point de presse qu’il devait tenir à Brampton, en Ontario, sans dire pourquoi, lui non plus.
Au sujet de la crise des réfugiés, M. Harper avait dit, mercredi, que ce n’est pas une politique canadienne sur les réfugiés qui règlerait le problème, qu’il fallait plutôt agir militairement contre le groupe État islamique.
C’était avant qu’on apprenne qu’il y avait un lien entre le Canada et l’enfant dont la photo du cadavre a fait le tour de la planète.
Programmes détournés
Avant que les programmes de la journée ne soient détournés par l’actualité, M. Mulcair s’était arrêté à Toronto pour promettre, s’il est élu premier ministre, de bonifier le Régime de pensions du Canada ainsi que le Régime des rentes du Québec, à condition de s’entendre avec les premiers ministres des provinces.
M. Trudeau, lui, était de passage à Brossard pour s’engager à ne pas imposer un péage sur le nouveau pont Champlain s’il est élu premier ministre, promesse qu’il a répétée après avoir rencontré le maire de Montréal, Denis Coderre, en fin de matinée, à Montréal. Aux côtés de M. Coderre, M. Trudeau a également promis de rétablir la livraison du courrier à domicile s’il était élu le 19 octobre.
L’image du petit Syrien noyé et le lien de sa famille avec le Canada ont rattrapé les chefs de parti qui ont dû s’écarter des scénarios prévus pour la 33e journée sur la route et commenter la tragédie.
La famille d’Aylan Kurdi avait cherché, en vain, à se réfugier au Canada, selon la tante de l’enfant, une femme qui vit en Colombie-Britannique. Le petit garçon, son grand frère et sa mère sont morts noyés en tentant de rejoindre les côtes européennes.
Le chef conservateur Stephen Harper admet que l’image arrache le coeur, mais ce n’est pas une raison pour changer sa stratégie face à la crise des réfugiés.
La photo d’un enfant noyé, échoué sur une plage turque, et le lien de cet enfant avec le Canada où vit sa tante, ont secoué les politiciens en campagne électorale, jeudi. Mais M. Harper, tout en se disant ému, dit que l’émotion ne devrait pas mener à un changement de politique. Celle du Canada, que son gouvernement mène depuis presque 10 ans, est la bonne, selon lui.
De passage à Surrey, en Colombie-Britannique, M. Harper a vanté le fait qu’Ottawa accueille des réfugiés, fournit de l’aide humanitaire à ceux qui sont coincés dans des camps au Proche-Orient et participe à la mission militaire contre le groupe État islamique (EI).
Ses rivaux lui ont reproché de ne pas accueillir suffisamment de réfugiés syriens. Les libéraux voudraient en voir arriver 25 000, alors que les néo-démocrates se contenteraient, dans un premier temps, des 10 000 demandés par les Nations unies.
Comme la veille, M. Harper a maintenu que ce n’est pas des changements à la politique canadienne en matière d’accueil de réfugiés qui règleraient la crise humanitaire. Celle-ci, selon lui, est attribuable à la menace que représente l’EI. Le Canada a accueilli 2300 réfugiés syriens depuis qu’une guerre civile où s’affrontent, entre autres, des opposants et le président Bachar el-Assad, a commencé en Syrie.
Trudeau jette le blâme, Mulcair veut agir
Alors qu’une de ses candidates de la région de Montréal essuyait ses larmes, le chef libéral Justin Trudeau a blâmé, sans détour, le gouvernement conservateur pour le sort de la famille.
«Ce gouvernement a ignoré les requêtes des ONG canadiens, des partis d’opposition, de la communauté internationale qui, tous, croient que le Canada doit en faire plus et aurait dû en faire plus», a reproché M. Trudeau.
Manifestement ému lui aussi, M. Trudeau a renouvelé son appel pour l’accueil immédiat de 25 000 réfugiés syriens, dans un premier temps. Il a reproché à Stephen Harper et à son ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration, Chris Alexander, de s’être traîné les pieds dans ce dossier en général, et dans le cas particulier de la famille Kurdi.
«C’est à eux d’expliquer aux Canadiens pourquoi ils ont choisi de rester à l’écart alors que cette tragédie humaine prend des proportions inimaginables de l’autre côté de la mer», a-t-il dit.
Son rival néodémocrate qui, la veille, avait dit que «le Canada n’a pas fait sa part à cause des conservateurs», ne voulait plus blâmer personne, jeudi matin.
Thomas Mulcair, de passage à Toronto, retenait manifestement ses larmes en parlant de l’enfant et du désespoir de parents qui risquent la noyade pour fuir vers l’Europe. Il a réclamé que le Canada accepte tout de suite 10 000 réfugiés, comme le lui ont demandé les Nations unies.
Mais plus question de blâmer quiconque pour cette tragédie.
«Il est trop facile de blâmer. Il est le temps de passer à l’action», a-t-il répété à quelques reprises.
Le Bloc québécois tenait un discours semblable. Alors que Gilles Duceppe fait campagne en Abitibi, son parti a diffusé un communiqué, proposant une trêve. «Plutôt que de jeter le blâme sur les uns ou les autres, il me semble que nous devrions tous parler d’une même voix. Il ne s’agit pas d’une question partisane ou électorale, il s’agit d’un impératif humanitaire», peut-on lire dans une citation attribuée à un candidat bloquiste: Charles Mordret.
Le chef conservateur semblait, lui, vouloir s’accorder une trêve de sa campagne. Stephen Harper a annulé son événement prévu le matin, à Surrey, en Colombie-Britannique. Son parti n’a pas expliqué la raison de l’annulation. Mais l’événement suivant devait être remplacé par une déclaration sur la crise, suivie d’un point de presse.
Son ministre Jason Kenney qui a tenu le portefeuille de l’Immigration avant le ministre actuel, a, lui aussi, annulé un point de presse qu’il devait tenir à Brampton, en Ontario, sans dire pourquoi, lui non plus.
Au sujet de la crise des réfugiés, M. Harper avait dit, mercredi, que ce n’est pas une politique canadienne sur les réfugiés qui règlerait le problème, qu’il fallait plutôt agir militairement contre le groupe État islamique.
C’était avant qu’on apprenne qu’il y avait un lien entre le Canada et l’enfant dont la photo du cadavre a fait le tour de la planète.
Programmes détournés
Avant que les programmes de la journée ne soient détournés par l’actualité, M. Mulcair s’était arrêté à Toronto pour promettre, s’il est élu premier ministre, de bonifier le Régime de pensions du Canada ainsi que le Régime des rentes du Québec, à condition de s’entendre avec les premiers ministres des provinces.
M. Trudeau, lui, était de passage à Brossard pour s’engager à ne pas imposer un péage sur le nouveau pont Champlain s’il est élu premier ministre, promesse qu’il a répétée après avoir rencontré le maire de Montréal, Denis Coderre, en fin de matinée, à Montréal. Aux côtés de M. Coderre, M. Trudeau a également promis de rétablir la livraison du courrier à domicile s’il était élu le 19 octobre.