Stephen Harper répond à sa propre question

Quand aucun journaliste ne l’interroge sur un sujet qui lui tient à coeur, le chef conservateur, Stephen Harper, décide de prendre le taureau par les cornes et de se poser lui-même une question.
« Il y a une question qui n’a pas été posée : c’est au sujet de l’économie mondiale », a déclaré M. Harper, dimanche, alors qu’il était de passage à Rockland, dans l’est de l’Ontario. Venu promettre un allégement fiscal pour les personnes adhérant à des clubs sociaux philanthropiques, il a profité de la tribune qu’il s’est lui-même donnée pour tracer un portrait inquiétant de la situation mondiale, rappelant tour à tour la crise financière en Chine, la dégringolade des prix du pétrole et l’instabilité en Europe.
S’il a reconnu que la situation pouvait devenir « risquée », il a louangé les politiques de son gouvernement qui ont donné au Canada ce qu’il qualifie de « pratiques gestionnaires saines » et favorables à la croissance. Il n’a rien dit sur une quelconque récession.
Quelques instants plus tôt, il avait dû répondre à une question portant sur un rapport du ministère fédéral des Finances affirmant que les régimes de retraite au Canada étaient les moins généreux des pays de l’OCDE. M. Harper a souligné que le Régime de pensions du Canada fonctionnait bien, qu’il était solvable pour les 75 prochaines années.
Double insécurité au Québec
En après-midi, à Saint-Hyacinthe, en Montérégie, Stephen Harper a décidé de miser sur l’insécurité pour convaincre l’électorat québécois, qui, selon les sondages, semble réfractaire aux idées et au programme de son parti.
Comme il l’avait fait plus tôt à Rockland, dans l’est de l’Ontario, le chef conservateur a tracé un sombre et inquiétant portrait de la situation économique mondiale. Mais en sol québécois, il a aussi fait allusion à la menace représentée par la mouvance djihadiste.
Après avoir louangé son gouvernement pour avoir conclu plus d’ententes commerciales que tous les autres gouvernements précédents, M. Harper a soutenu qu’il avait « toujours défendu les programmes de gestion de l’offre [et qu’il] continuera à le faire. »
M. Harper a cette fois-ci enchaîné sur l’insécurité causée par la menace terroriste. S’il a rappelé la mort des deux soldats en sol canadien à l’automne 2014, il s’est servi de la récente attaque d’un train en France par un individu qui serait de la mouvance islamiste pour promouvoir ses réalisations en matière de sécurité. Il a déclaré que la menace djihadiste était toujours à l’affût avec des « méthodes encore plus brutales et plus cruelles ».
Après avoir dénoncé ses adversaires pour n’avoir jamais voté en faveur de mesures de sécurité renforcées ou pour vouloir les édulcorer, M. Harper a lancé qu’il ne fallait pas « tourner le dos à nos ennemis ».
Au cours de la période de questions à Rockland, M. Harper s’est porté à la défense de son actuel chef de cabinet, Ray Novak, en affirmant qu’il avait été « très franc » avec lui au sujet des tractations entourant le remboursement des dépenses litigieuses du sénateur Mike Duffy.