Des efforts futiles pour lutter contre la criminalité

Les semaines se suivent et se ressemblent à Ottawa. Le gouvernement Harper poursuit ses politiques de la ligne dure dans la lutte contre la criminalité.

Dans le National Post, le chroniqueur Andrew Coyne dénonce le plus récent projet de loi des conservateurs visant à abolir les libérations conditionnelles après 25 ans. Les peines de prison à vie se rapprocheront ainsi de la peine de mort, écrit Coyne.

Les auteurs de crimes atroces et crapuleux (tels que le meurtre avec agression sexuelle ou enlèvement, le terrorisme, le meurtre d’un agent de police ou d’un gardien de prison) seront forcés de passer le reste de leur vie en prison, sans possibilité d’en sortir autrement que dans un cercueil.

Après 35 ans, un prisonnier pourrait demander une libération, mais le pouvoir de la lui accorder serait confié au ministre de la Sécurité publique (et non à la Commission nationale des libérations conditionnelles, comme ça devrait être le cas).

Le premier ministre Stephen Harper a indiqué que le projet de loi visait à protéger les Canadiens contre les criminels endurcis. Pour Coyne, l’idée selon laquelle le public est menacé par une vague de détenus libérés après 25 ans ne tient tout simplement pas la route. « C’est un non-sens. Les prisonniers ne sont pas tous libérés après 25 ans. Seuls ceux qui présentent un faible risque de récidive le sont », rappelle Coyne.

La réhabilitation n’est pas la tasse de thé du gouvernement Harper. Son projet est calqué sur une éthique de la vengeance, constate-t-il. Les sociétés civilisées ont abandonné depuis belle lurette les châtiments basés sur le principe du « oeil pour oeil, dent pour dent ». « Et l’une des choses qu’une société civilisée ne fait pas, c’est emprisonner les gens pour toujours, sans égard au risque qu’ils posent », conclut Coyne.

Pour le Toronto Star, l’approche des conservateurs en matière de lutte contre la criminalité est guidée par « le cynisme et les calculs politiques ». « Les tribunaux et la Commission des libérations savent comment protéger le public des criminels les plus dépravés », affirme le quotidien en éditorial.

Comme d’habitude, le gouvernement Harper agite des épouvantails pour faire des gains politiques, déplore le Star. Il n’est pas ici question de la sécurité des Canadiens, mais de la réélection de Stephen Harper, observe le Star.

Méfiance et congestion à Vancouver

Vancouver est l’endroit idéal pour les défenseurs du transport public. L’agglomération est enclavée par le Pacifique et les Rocheuses. Il n’y a pas moyen d’envisager sérieusement une expansion du réseau autoroutier pour réduire la congestion et améliorer la fluidité du transport. L’avenir a toujours passé par le transport collectif… Du moins en théorie.

Un référendum pour augmenter d’un demi-pour cent la taxe de vente afin de financer des projets de transport collectif et d’amélioration des routes devrait y passer comme une lettre à la poste. Et pourtant non. L’opposition gagne du terrain, et l’issue du vote semble favoriser le camp du non.

L’enjeu est de taille. L’augmentation de la taxe de vente permettrait de créer une enveloppe additionnelle de 7,5 milliards de dollars sur dix ans, qui serait utilisée notamment pour financer un métro, un SLR et un nouveau pont.

Dans The Province, Michael Smyth explique que les réserves d’une partie de la population viennent du fait qu’en Colombie-Britannique, l’argent des taxes est trop souvent utilisé à d’autres fins que celles annoncées à l’origine.

« Qu’est-ce qui empêchera les villes et le gouvernement de la Colombie-Britannique de mettre leurs mains collantes dans le nouveau [plat de bonbons] et de dépenser l’argent sur d’autres priorités ? », s’interroge-t-il.

La méfiance à l’égard de la société de transport (TransLink), comparée à un vampire qui va siphonner le portefeuille des contribuables, devait inciter les autorités à prévoir des mécanismes d’imputabilité et de reddition de comptes dans la façon de dépenser la nouvelle cagnotte, estime Smyth.

Dans le Globe and Mail, Jeffrey Simpson se demande si les Vancouvérois auront le courage de « voir grand » en matière de transport. Le camp du non a réussi à creuser son avance dans les sondages en s’appuyant sur une campagne de méfiance et de dénigrement à l’égard du gouvernement et de TransLink. L’élite politique n’a que faire de l’honnête contribuable qui gagne durement sa vie, clame le camp du non.

Le problème, c’est que la solution proposée par le camp du non se réduit à une absence de solution de rechange, analyse Simpson. Le chroniqueur dresse la liste des effets bénéfiques des investissements en transport collectif : amélioration du bilan environnemental, de la fluidité et de la productivité, etc. « C’est un choix fondamental que Vancouver doit faire, et ce choix est d’une importance qui va au-delà des détails du plan », écrit-il.

Simpson y va d’une recommandation pour le camp du oui. La première ministre Christy Clark est restée beaucoup trop prudente jusqu’à présent, même si elle a indiqué qu’elle voterait pour la hausse de la taxe de vente. Selon Simpson, il est grand temps qu’elle s’implique plus activement dans ce débat important pour le futur de la troisième agglomération en importance au Canada. « Un vote pour le non va renforcer un statu quo débilitant », avertit-il.

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