Le seul procès du scandale débute
Après trois ans d’enquête sur près de 2500 plaintes dans 261 circonscriptions du Canada, le scandale des appels robotisés a débouché sur un seul procès intenté contre un ex-employé du Parti conservateur dans une circonscription du sud-ouest de l’Ontario.
Le procès de l’ex-directeur des communications du candidat conservateur dans Guelph Michael Sona doit commencer lundi. Le jeune homme de 25 ans est accusé « d’avoir volontairement empêché ou de s’être efforcé d’empêcher un électeur de voter » en orchestrant une campagne d’appels robotisés diffusant un faux message afin de diriger les personnes ne votant pas pour les conservateurs au mauvais bureau de vote durant l’élection fédérale de 2011.
Il soutient que son ancienne formation politique a décidé de se servir de lui comme bouc émissaire afin de protéger d’autres membres plus importants qui, selon lui, ont mis sur pied un complot visant à empêcher les opposants des conservateurs de voter non seulement à Guelph, mais aussi dans les autres circonscriptions du pays.
Enquête publique
« Je n’ai absolument rien à voir avec cela », a affirmé Michael Sona dans une entrevue accordée au Huffington Post Canada la semaine dernière. Lors du dépôt des accusations contre le jeune homme l’an dernier, Me Boxall avait affirmé que les autorités devaient lancer une enquête publique pour faire la lumière sur cette histoire « plutôt que d’accuser un seul individu qui occupait un poste de subalterne au sein d’une seule campagne et n’avait ni les ressources ni la possibilité d’accéder aux données nécessaires pour effectuer ces appels ».
En avril, le commissaire aux élections fédérales, Yves Côté, a écarté la théorie d’un complot à l’échelle nationale en annonçant qu’une investigation de quelque 2500 plaintes sur 40 000 soumises par des électeurs n’avait pas permis de trouver suffisamment de preuves pour établir que le stratagème avait été employé ailleurs qu’à Guelph.